De Téona et Thierry Grenade
Avec Irakli Basti Ramishvili Zuka Tsirekidze
Géorgie années 1990. à travers le parcours de deux frères Datuna (jeune pianiste virtuose) et Giorgi (l'aîné qui choisit trafic et corruption comme moyens de survie) le couple de cinéastes ausculte une société, un pays dans sa marche lente vers la "démocratie".
Mais que de lourdeurs -même dans les ellipses !! Une profusion de vues en plongée presque systématique! Que de complaisance aussi -l'opposition de deux "choix" de vie en devient " caricaturale" ! Et de ce fait le film s'étire souvent en longueurs inutiles. Rien à voir (hormis le thème abordé) avec Eka et Natia – Chronique d’une jeunesse géorgienne, auquel on a voulu le comparer! Évoquer un sujet quasi similaire -un pays devenu indépendant mais qui est traversé par des courants et des paradoxes tels qu'il n'échappe pas à une forme de "guerre civile", ne signifie nullement équivalence dans le traitement (choix narratifs et esthétiques par exemple) -il est bon de répéter parfois certains truismes
Et pourtant le premier plan-séquence était prometteur! Un carrefour une rue deux êtres âgés qui se croisent et se saluent étonnés du "changement" qui va secouer leur pays; c'est alors que surgit, en sens inverse, et rompant le silence apparent, un camion où des jeunes, excités par l'euphorie de l'indépendance, brandissent leurs drapeaux. Puis la caméra par un travelling ascendant donne à voir derrière une fenêtre le visage du jeune Datuna....qui précisément regardait cette scène. Toute une symbolique! Qui va du contraste (voire de l'opposition) entre générations, entre passé et futur, au dilemme politique (être à la "croisée" ) qu'impose la séparation d'avec l'ex URSS
Et pourtant la thématique de la solidarité -entre gens du même quartier- résonne parfois d'accents quasi légendaires!
Tout cela hélas n'aura pas suffi pour convaincre séduire et habiter le public (du moins certains spectateurs!)
CLD