8 novembre 2014
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De Xavier Dolan
Prix du jury à Cannes
Avec Anne Dorval Suzanne Clément et Antoine-Olivier Pilon
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l'aide inattendue de l'énigmatique voisine d'en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d'équilibre et, bientôt, d'espoir.
Acteurs d'exception, mise en scène originale, rythme euphorique, noirceur et lumière (dans la thématique abordée), le corps dans tous ses états (gestes et paroles d'une violence inouïe ou d'une incommensurable tendresse): Xavier Dolan conscient de ses "prouesses" briguait à Cannes la palme d'Or! Mais remporter à 25 ans le prix du jury (ex-aequo avec Godard) n'est-ce pas une récompense suprême?
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Prouesses! Le réalisateur a choisi le format carré: c'est celui des pochettes de disque (et le film est d'ailleurs traversé de nombreuses chansons/hommages); c'est aussi celui du portrait (éliminant toute fioriture, il permet de se concentrer sur un visage et il se prête aux gros plans); mais c'est surtout celui de l'enfermement (un tel cadre emprisonne les trois personnages dans un engluement phobique, une forme de triolisme à la libido délibérément non assouvie; trois personnages fusionnant en un seul mais chacun se démenant avec des problèmes spécifiques dont la pathologie est connue de tous!); et quand suite à une révélation à valeur d'épiphanie le cadre va s'élargir c'est le personnage qui de ses bras l'agrandit aux dimensions d'un bonheur édénique ou d'une joie reconquise.
A certains moments de la narration les acteurs sont filmés au ralenti: la joie exulte explose dans une bande son volontairement muette, tout comme la vision du futur (un avenir somme toute banal qu'imagine la mère : son fils mature heureux en ménage et père comblé) est restituée en images floutées (usage de filtres?) et sans bande son; or c'est précisèment après cette intrusion onirique que la mère va "livrer" son fils au Corps Médical!
Les alternances entre gueulantes et rires, entre fusion et rejet scandent la narration et lui imposent un rythme d'une époustouflante énergie...Et là il faut rendre hommage aux trois acteurs (ils auraient mérité une récompense!!!)
Et pourtant, malgré tout cela, subsiste une impression désagréable de "complaisance" (à la fois dans la façon de filmer et dans la direction d'acteurs); impression qui altère -sans vraiment le saper- le pur plaisir de Voir!
Colette Lallement-Duchoze
Tout à fait d'accord avec le dernier paragraphe....
Mais pour le reste non: trop c'est trop!
Cadrage rythme musique sans compter l'intervention un peu incongrue de la voisine d'en face.
Le problème reste le concert de louanges de la plupart des critiques.
Marcel Elkaim 8/11
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