Film d'animation de Jean-François Laguionie, scénario d'Anik Le Ray; création graphique: Jean Palenstijn, J-F Laguionie, Rémi Chayé, Julien Bisaro; musique Pascal Le Pennec
Une leçon de "cinéma"; une leçon "d'humilité"
Ecoutons le réalisateur "j'aimerais convaincre les gens qui me connaissent que mon travail c'est de "faire du cinéma" bien avant que du dessin. Je suis à l'origine des dessins, mais ensuite je fais appel à une équipe et pour moi faire du cinéma c'est avoir des gens beaucoup plus compétents que moi dans le dessin, l'animation, le décor, la technique. Ensuite c'est mon affaire, mon travail de cinéaste, la mise en scène. Quand on aborde la finalisation de l'image -le compositing- là, je suis très présent, les lumières, tout ce qui est éclairages, dosage de la couleur, sans oublier le son qui est d'une importance capitale. Mais je ne voudrais surtout pas qu'on sous-estime l'apport des artistes avec lesquels j'ai travaillé dont Rémi Chaillet, mon assistant réalisateur, qui a finalisé les personnages et Jean Palenstijn, le chef décorateur qui est peintre. Ses décors, c'est vraiment de la peinture"
Film d'aventures, conte philosophique -sont abordés entre autres les problèmes de la représentation esthétique du monde et de la "compassion" (quand Plume ravive Gom)- Le tableau est aussi un bel hommage au CINEMA!!!
Colette Lallement-Duchoze
Ajout: certes le film est classé dans la rubrique "kid"; mais un adulte appréciera les couleurs typiques des Nabis, les reproductions de toiles de Picasso, Matisse, Manet ou même Chagall; les allusions à "l'action painting"; les confrontations entre l'artiste et son auto-portrait; l'omniprésence de "volutes" (jusqu'aux tubes de gouaches). Et en prime cette "leçon": puisque les Toupins vont modifier leurs propres couleurs (les Pafinis exclus attendaient...), cela ne signifie-t-il pas que l'on peut toujours se "reprendre" en main ou à l'instar de Claire (la Pafinie très pâle) s'accepter tel que l'on est ?