Film franco-belge de Kadija Leclere. Avec Rania Mellouli (Sarah enfant) Hafsia Herzi (Sarah jeune femme) Hiam Abbass (la tante) Smaïn (le père)
"Bonjour je suis ton papa".Quelle aventure pour une gamine de 8 ans abandonnée dans un orphelinat catholique belge!. Mais quelle déconvenue quand elle se réveillera (après avoir été "droguée") dans un petit village de l'Atlas marocain!. Dès lors commencera la dure "acculturation" dans une société patriarcale où la femme est reléguée au second plan (tricot et mariage forcé) Mais Sarah garde intact le rêve de retourner en Belgique!
La réalisatrice (qui s'est inspirée de sa propre expérience) met en évidence le problème souvent douloureux de la double culture; en outre, elle a osé s'attaquer à un sujet tabou "l'enlèvement familial"-ce qui lui a valu de violentes critiques. Hélas! Son film, sincère au demeurant, ne "convainc" pas. La première partie Belgique 1975 -ou plutôt ce qui sert de prologue- souffre de lourdeurs trop démonstratives (voir la scène du confessionnal qui s'étire inutilement). Maroc 1984, en toile de fond la révolte des Awbach (en fait appellation méprisante utilisée par Hassan II pour condamner le mouvement de protestation); l'évocation du quotidien dans la famille de "sang" (une tante bienveillante, une grand-mère soucieuse de préserver les traditions, en l'absence du père biologique (re)parti sans donner d'explication) qui se veut la peinture d'un microcosme, s'apparente plutôt à un défilement de vignettes/clichés où les acteurs (même Hafsia Herzi et Hiam Abbass) semblent réciter leurs dialogues et leur manière d'investir l'espace est "empruntée" voire dégingandée... Un thème assez grave desservi par une réalisation plutôt boiteuse. Dommage! Et ce, malgré les panaromiques sur de somptueux paysages, malgré le chatoiement de couleurs et certaines ambiances feutrées!
Colette Lallement-Duchoze
lundi 31/03
Jugement bien sévère ! Le jeu des deux actrices ( cf. La source des femmes) m'a paru au contraire très "juste" (beaucoup de retenue chez Hiam Abbas dans le rôle de la tante et Hafsia Herzi illumine le film de sa beauté rebelle). De plus je fus particulièremnt sensible à un des problèmes soulevés par la réalisatrice: celui des origines, familiales surtout (ce qui explique peut-être la scène de la confession au début; la petite Sarah "ment" à ses copines et à elle-même en s'inventant des parents) Un film empreint de délicatesse que je recommande
Elisabeth