Nous n'avions toujours pas vu "le Havre" d' Aki Kaurismaki, alors nous sommes allés le voir au Havre et dans le cinéma Art et Essai où celui ci a travaillé ses rushes: le Studio.
Voir "Rivages" expo des photos de bord de mer de Jacques Henri Lartigue à l'espace Graillot, voir rentrer les bateaux depuis la cafétéria du musée Malraux, se perdre dans le brouillard : mise en condition, en ambiance...
On retrouve avec plaisir les acteurs habituels des films de Kaurismaki (André Wilms et Kati Outinen). Il tourne en extérieur comme s'il tournait en studio, des plans fixes, des sortes de tableaux avec des récurrences (plan du port de pêche tourné vers la mer, la barrière de la maison, la rue voisine, le bar "la moderne" vu de l'extérieur avant d'y rentrer...
Le Havre est une ville "années cinquante", époque de sa reconstruction, elle joue maintenant cet atout (valorisation de l'architecture Perret, ambiance dans certains bars...) Kaurismaki mélange allègrement cette époque et la nôtre : il traite des sans-papiers avec l'actualité mais l'ambiance est datée : véhicules, téléphones...). Le personnage principal est cireur de chaussures à une époque où la majorité des gens portent des baskets! L'humour n'est pas absent.
En ce qui concerne l'histoire ce film est traité comme un conte: il était une fois un enfant africain qui cherchait à rejoindre sa mère à Londres. Il va rencontrer des personnages "aidant" et d'autres "opposants", les premiers sont des gens du peuple (on pense à Guédiguian, d'ailleurs le quartier où vivent nos personnages principaux fait aussi penser à l'Estaque et Daroussin joue le rôle du flic au grand coeur). On pense aussi à Welcome mais cette fois ci l'histoire finit bien...
Un mot du cinéma le Studio, rue du général Sarrail, il fait un vrai travail de programmation "rattrapage" art et essai. Et réalise des fiches cartonnées sur tous les films programmés, photo emblématique au recto, critiques d'époque au verso, en vente 30 centimes la fiche, de quoi se constituer une collection!
Le Havre est encore programmé au Studio jusqu'au 5 mars 2012.
Je leur ai laissé des cartes de ce blog, Cinexpressions, aussi pour les havrais!
J. Marro