8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 07:44

Documentaire réalisé par Marianne Lamour

 

 

 la ruée vers l'art

 

Que l'art contemporain soit devenu un produit financier mondialisé, que son axe commercial se soit déplacé de l'Ouest vers l'Est (Singapour, Shanghai) via Dubaï et le Qatar, que quelques artistes (fabriqués) hyper médiatisés fassent les choux gras de nouveaux milliardaires ignares en matière d'Art, n'est un mystère pour personne! (le requin de Damiens Hirst, les "oeuvres" de Jeff Koons, Murakami, Urs Fischer ,et même les toiles à partir de cendres du Chinois Zhang Huan sont dans l'imaginaire de qui s'intéresse peu ou prou à "l'art contemporain"; de même que les noms de Pinault propriétaire de Christie's entre autres, ou Gagosian le plus riche marchand du monde)

 

Mais en étant le spectateur de ces duettistes septuagénaires Danièle Granet et Catherine Lamour filmées par Marianne Lamour, en suivant leurs déambulations de "bécassines" néophytes dans les foires internationales (Bâle, Venise Miami Beach...) dans les salles de ventes (cf. la première scène vente Bergé Saint Laurent chez Christie's) en les voyant approcher un Larry Gagosian qui les repousse par un comique "ne me touchez pas"; en les entendant interpeller Pinault (toujours en "représentation" dans toutes les manifestations d'art contemporain), faire appel à Richard Texier qui sera leur intermédiaire en Chine, on aura ainsi fait un tour de manège plus ou moins agréable, écarquillé les yeux face au requin de Hirst, aux géants de Zhang Huan...écouté dubitatif les clichés de Ségalot (conseiller de Pinault) ou de Montebello (ex directeur du Met à New York) et autres "connaisseurs". Ce "voyage" dans la jet set le duo de journalistes le doit en partie aux collectionneurs Don et Mera Rubell des "stakhanovistes de l'art contemporain qui passent leur temps à sillonner la planète pour dénicher les artistes de demain"; puis qui les "montrent" dans leur musée privé en Floride

 

Le premier défaut de ce documentaire est de s'être intéressé uniquement à une certaine catégorie d'artistes (les plus médiatisés  un peu dépassés déjà...) et d'acteurs les plus puissants les plus riches certes, mais la vision n'en est pas moins réductrice et anti-pédagogique. En outre si la dynamique interne du film est celle du cheminement: telle personne rencontrée va mener sur la piste d'une autre, le film se limite trop souvent à des interviews (à l'instar des documentaires TV) avec en off une voix à la raucité désagréable!. Il ne s'interroge pas sur la relation entre la reconnaissance "instituée sur le marché" et celle "instituée par les instances culturelles" par exemple; souvent il constate mais ne met pas en perspective. Et que dire de ces musiques de "fond" :arabisantes quand on est transporté au Moyen Orient, plus orientales et japonisantes quand on approche de l'Asie? (Le livre "grands et petits secrets du monde de l'art" co-écrit par  les deux journalistes est peut-être plus convaincant...)

 

 

Un immeuble colossal, conçu pour résister aux attentats et aux pires intempéries, nous ouvre ses entrailles à Singapour. C'est là que les richissimes du monde entier déposent leurs "biens" -entendez leurs collections de vins de bijoux et de tableaux- ...dans des coffres immenses sécurisés....

 

Colette Lallement-Duchoze

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