16 décembre 2011
5
16
/12
/décembre
/2011
13:23
Dans sa façon de montrer les compromissions auxquelles peut mener le pouvoir, ce film est très original.
c'est une vraie radiographie des cercles ministériels, des personnages qui les habitent, de leur manière de travailler, de la petitesse, de la morgue mais aussi du dévouement de certains. on n'arrive pas à trouver le ministre antipathique, c'est pourtant lui qui laissera tomber son meilleur ami.
c'est très subtil. quand on est sorti, on y pense encore. c'est bon signe
c'est une vraie radiographie des cercles ministériels, des personnages qui les habitent, de leur manière de travailler, de la petitesse, de la morgue mais aussi du dévouement de certains. on n'arrive pas à trouver le ministre antipathique, c'est pourtant lui qui laissera tomber son meilleur ami.
c'est très subtil. quand on est sorti, on y pense encore. c'est bon signe
Isabelle Lepicard
La scène d'ouverture -à mettre dans les annales - encode le film.
Dans un bureau somptueux des hommes encagoulés s'affairent et disposent tous les accessoires nécessaires à l'exercice des "fonctions ministérielles"; puis dans le champ de la caméra surgit une femme nue, sous l'oeil goguenard d'un crocodile; elle s'accroupit, écarte les cuisses puis va sereinement s'engouffrer dans la gueule du reptile. Cut. Plan suivant: le ministre des transports (Olivier Gourmet) dans sa chambre se réveille, en état d'érection: rêve/cauchemar? Ainsi dès le départ, le réalisateur (Pierre Schoeller), lie intimement exercice du pouvoir et désir (fantasme) érotique; invite à une réflexion sur le masque et la nudité, sur le corps dans toutes les acceptions du terme...
Une autre scène est assez éloquente. Le ministre se rend sur les lieux d'une usine en grève; on le voit de dos seul, face à lui, la "masse" des grévistes; du discours qu'il est censé tenir, le spectateur ne saura rien -le son est "coupé"; quelques gesticulations de ce pantin devenu, semblent ponctuer ses dires, comme si un énorme fossé séparait le monde du travail et celui qui le régit en haut lieu....et que le Verbe était frappé d'inanité...
Ce qu'illustrent d'ailleurs les propos du réalisateur "Oublions pendant 1h50 les questions de droite ou de gauche. Regardons le pouvoir, ses rituels et ses humeurs, la sueur, le sang, la libido. Et aussi cette permanence de l’Etat. On y croise notre propre rapport à la démocratie, ce divorce grandissant entre eux et nous.»
Colette Lallement-Duchoze