Film de Cary Fukunaga.
Avec Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Jamie Bell, Judi Dench
Disons-le sans ambages ce film de Cary Fukunaga ne m'a pas du tout séduite; non par comparaison avec d'autres adaptations cinématographiques (celle de Stevenson avec Orson Welles ou celle de Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg); non par comparaison avec le texte de Charlotte Brontë (ce serait le travail d'un exégète); mais à cause de certains partis pris (trop patents): effets sonores outranciers (pour exemple le vent qui s'engouffre dans la cheminée lors du baiser...), fonction purement illustrative des jeux d'ombres et lumières (intérieurs du manoir), dilection pour les vues en plongée et/ou vues aériennes -sur la lande nimbée de brume par exemple– qui vire au systématisme, chromatisme dans le rendu des couchers de soleil ou des forêts ombrageuses. De tels partis pris, loin de servir la thématique du roman de Charlotte Brontë : entre autres la dialectique maître/servante, et celle du ça -pulsions sexuelles- et surmoi -conscience des barrières sociales – concourent à créer une mise en scène trop "léchée"; trop "académique" elle n'est pas habitée par les angoisses (celles du personnage éponyme) ou les fantômes (Rochester et le poids du passé)
Cela étant, il faut saluer le talent de Mia Wasikowska (sur son visage quand il est filmé en gros plan se dessine une belle "palette" d'émotions); en revanche la direction d'acteurs fait que Fassbender (si admirable dans Hunger et Shame) est ici un peu "falot" dans le rôle de Rochester...
Dommage!!
Colette Lallement-Duchoze