13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 08:02

Ida

film polonais de Pawel Pawlikowski

Avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska  

 

 

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Un film d'une beauté à la fois somptueuse et déroutante. En optant pour le format carré 4/3, en décadrant (souvent) les personnages (comme s'ils avaient du mal à se déplacer dans un espace et par voie de conséquence dans un destin), en choisissant un noir et blanc si travaillé qu'il donne l'impression d'être parfois teinté, en refusant toute musique additionnelle (hormis Bach et Coltrane) le réalisateur nous plonge moins dans une Pologne des années 60 que dans une méditation aux accents universels. Certes Wanda (la tante) incarne la justice austère communiste (et nous ne saurons pas si son alcoolisme et sa dépression servent d'antidotes au présent ou sont les stigmates d'un lourd passé); certes la jeunesse insouciante boit fume écoute du jazz; elle sait aussi que son futur obéira à une logique immuable ("après le mariage et les enfants, ce sera les problèmes" avoue le jeune saxophoniste répondant aux questions pressantes d'Ida); certes le pays vit dans le déni d'un passé récent (atrocités commises par des citoyens pendant la Seconde guerre à l'encontre de juifs entre autres, souvenirs que l'on veut enfouir, à l'instar des corps des parents d'Ida...."la nonne juive"...); mais Pawel Pawlikowski transcende cette donnée historique, il l'explique lui-même dans chacune de ses interviews (dont TV5 Monde) "Mon film se veut une réflexion plus universelle sur l’ambiguïté de la morale, sur la foi, sur l’identité, sur les liens de l’individu à l’Histoire, sur le pardon, sur la bêtise. J’ai essayé de ne pas m’enliser dans la rhétorique d’un film historique"

 

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Novice Ida l'est à plus d'un titre! Elle n'a pas encore prononcé ses vœux. Enfermée dans un univers claustral où sourires et paroles sont bannis, abolis, elle va découvrir avec un regard d'enfant un monde qui vibre de musique et d'amour, d'alcool et de clopes! "que vaut le sacrifice quand on ne connaît pas ce que l'on va sacrifier? s'étonne sa tante Wanda. Voile, valise, pas crissant dans la neige, (voir l'affiche) c'était au début le départ imposé par la Mère supérieure, vers le "monde"! Voile valise marche sereine personnage filmé d'assez près, de dos ou de face (alors que voitures, deux roues traversent l'écran en sens inverse) c'est Ida, dans le dernier plan, consciente de ce qu'elle est à même de "sacrifier" cheminant vers les lueurs de l'Aube!

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

vendredi 21/02

La gravité du sujet décourage un peu la critique d'autant que sur le plan formel il y a beaucoup d'éloges à faire.

 Mais on ne peut s'empêcher d'une impression de superficiaitlé (analyse des personnalités, substrat idéologique) manifestée dans la "linéarité" du récit.

Cela dit, ce film mérite tout à fait d'être vu .

 

Marcel Elkaim 

 

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E
<br /> La gravité du sujet décourage un peu la critique d'autant que sur le plan formel il y a beaucoup d'éloges à faire. Mais on ne s'empêcher d'une impression de superficiaitlé (analyse des<br /> personnalités, substrat idéologique) manifestée dans la "linéarité" du récit. Ceci dit, ce film mérite tout à fait d'être vu .<br /> <br /> <br /> Marcel Elkaim<br />
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