11 mars 2015
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07:12
de A Gonzales Inarritu
avec Michael Keaton Edward Norton Emma Stone
4 Oscars
Une thématique par trop éculée, une facticité formelle deux raisons bien suffisantes pour être très déçu par le dernier film du Mexicain Inarritu (alors que la trilogie "Amours chiennes" "21 grammes" et "Babel" laissait assez pantois....). Une "célébrité" plus ou moins has been taraudée par les affres du "never more" et qui tente de reconquérir un nouveau public? Quoi de plus banal (et l'on songe à Sils Maria..ou Maps to the stars ) Opposer la côte Ouest (=Hollywood) à la côte Est (=Broadway) quoi de plus convenu dans le cinéma américain? La thématique du "double" et/ou le jeu d'oppositions d'antinomies que renforce la présence de miroirs (dans la loge de l'acteur ou la chambre d'hôpital) se décline ad libitum: acteur et célébrité; l'acteur et son double -ici voix caverneuse de Birdman; illusion et réalité; la scène et les coulisses; le ça et le surmoi; le fantastique (lévitation, télékinésie) et le trivial (une robe coincée dans une porte et l'acteur en slip se met à courir au vu et su de badauds interloqués sur Times Square...); la création et la critique (incarnée ici par une harpie qui se doit d'"assassiner la pièce" avec des formules convenues) etc.. Tout cela est certes délibéré: des poncifs devenus caricatures? Resterait la forme: elle impose au film une fluidité que donne l'illusion d'un seul plan-séquence . La caméra avec ses travellings arrière (ou avant) pénètre dans les coulisses du théâtre alors que l'on vient juste de quitter le plateau (et du coup se profile comme en surimpression un espace mental) ou élargit son champ de vision par une ouverture sur la rue. Des travellings ascendants et descendants sur les immeubles de Broadway font écho à l'affiche (en contre plongée le visage de l'acteur Riggan Thomson et en plongée Michael Keaton). Un changement de lumière et l'on est passé presque subrepticement de la nuit au jour! Filmer simultanément réalité et fantasme, en insérant les trucages typiques des blockbusters pour mieux les discréditer, et la caméra se met à virevolter à l'instar de l'acteur qui s'envole (car il a été Birdman) tel le nouvel Icare des Temps Modernes.. Mais tout cela est assez "factice"
Deux bémols toutefois : l'humour (un acteur sur scène veut "faire vrai" pour preuve sa propre érection! le Birdman qui suit sa proie telle une ombre n'est plus qu'une affreuse Chimère etc.) et la musique ( entre autres les solos du batteur Antonio Sanchez et des extraits de la symphonie 9 de Mahler)
"Comment en est-on arrivé là?"Question liminaire. Que voit réellement Sam tout à la fin du film, alors que son père s'est "volatilisé"?
Colette Lallement-Duchoze