12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 15:33

Film de Michael Haneke avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert, Alexandre Tharaud 

 

 

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Georges et Anne vivent depuis cinquante ans ensemble. Un jour, Anne est victime d'un accident vasculaire cérébral. Son état se dégrade. Elle ne peut ni marcher, ni manger, ni se laver seule. Bientôt, c'est à peine si elle peut parler. Elle déraisonne. Dans le huis clos de leur appartement, Georges l'accompagnera et l'aimera jusqu'à la mort.

Voilà l’histoire du dernier film de Haneke, palme d’or du  festival de Cannes 2012, dans sa version la plus nue. C’est une vision d’amour la plus crue, jamais révélée au cinéma, celle d’un vieux couple uni et complice:  deux êtres  qui vont manifester  leur amour jusqu’à leur dernier souffle.

Beaucoup de films de Michael Haneke marquent longtemps l' esprit  du spectateur par un style froid et hyperréaliste. « Amour » est de nouveau une expérience unique à vivre, et ce fut très éprouvant pour moi car j’étais happée par chaque image, des images très concrètes. Durant 2 heures, je suis restée confinée dans ce vieil appartement haussmannien qui n’a guère bougé depuis des décennies (tout comme la  solidité du  couple qui  n'a pas été ébranlée ).

Après avoir découvert la porte de leur appartement fracturée, Georges et Anne n’en sortiront plus… Le monde extérieur leur apparaitra hostile (l’hôpital, l’aide soignante inhumaine, l’apitoiement des concierges, l’inquiétude de leur fille et les musiques interprétées par Alexandre Tharaud si appréciées auparavant prendront un goût amer et de compassion humiliante). Georges tiendra sa promesse tant bien que mal envers Anne (éviter l’hôpital). Les gestes de son quotidien, la narration de scènes de sa jeunesse pour apaiser le mal, le refus des autres composent ce témoignage d’un dernier et long tête à tête et corps à corps. Les yeux de Jean-Louis Trintignant arrivent à transcrire magnifiquement l’ampleur de sa douleur, de sa honte et surtout de son attachement envers Anne interprétée avec force et courage par Emmanuelle Riva.

Béatrice Le Toulouse

 

 

 

 

 

 

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commentaires

E
<br /> Juste un petit bémol dans le concert de louanges : en dehors de la séquence du retour du concert, on ne sent pas bien la force du lien entre les deux personnages et se sur quoi repose leur amour<br /> ; il faudrait dire plutôt, de façon plus restrictive, leur "connivence". Cette distance, caractéristique d' Haneke ne "colle" pas tout à fait au thème du film. C'est tout de même un grand film.<br />
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