28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 14:37

Film de Yorgos Lanthimos (Grèce) avec Aggeloki Papoulia, Ariane Labed...

 

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Scène d'ouverture: une gymnaste/danseuse répète sur la musique des "Carmina Burana"; mécontente de sa prestation, elle réclame une musique "pop"; le coach la lui refuse. Plan final: dans le même décor, elle (ou une autre devenue?) évolue, lumineuse, sur une musique pop et en vient à "remercier"le coach en l'enlaçant. Que s'est-il passé entre ces deux plans? Évolution "positive"? Le film va le prouver, en suivant un parcours opposé, celui de Monta Rosa, une infirmière de trente ans,  -qui n'aura pas respecté la "règle du jeu"... 

Ces deux femmes appartiennent au groupe "Alps" - le but ce cette association/secte est mis en exergue sur l'affiche du film "Nous vous accompagnons dans l'épreuve; nous remplaçons vos chers disparus; nous sommes Alps" secte à but lucratif, cela va de soi... et aux codes rigides: gare aux transgressions!...gare au free lance! Ce peut être fatal!

Apprendre un rôle, (paroles et gestes) le jouer face aux personnes éplorées par la perte d'un être cher ou une mésentente conjugale (lesquelles personnes sont rarement filmées en frontal et semblent plutôt "passives"), telle est la mission des quatre membres du groupe. Très vite le spectateur en vient à oublier le "deuil", car tout -de l'importance des cadrages qui jouent sur le premier et l'arrière-plan, des raccords cut, jusqu'au va-et-vient entre lieu de travail et lieu des "performances théâtrales" etc.- contribue à le déboussoler dans de vaines attentes...Monta Rosa va "incarner" tour à tour une femme mal mariée, une jeune joueuse de tennis, l'amie d'une septuagénaire aveugle; déboussolée (elle aussi) elle en vient à perdre son identité en confondant sa vie et celles qu'elle est censée (ré)"incarner"...

De la psychologie? Que nenni. Les causes ou la genèse de la formation du groupe? Rien. Telle est la volonté du réalisateur qui donne à voir uniquement le "comment"...

 

On sort de la salle un peu "sonné"; mais on était prévenu! Le film à en croire l'affiche n'est-il pas "une version postmoderne du cinéma de Cronenberg"?

Cela étant, j'ai préféré le précédent film  de Lanthimos, "Canine", parabole (allégorie ?) de la famille comme espace totalitaire, mélange tragique de tendresse et d'horreur... 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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