Film documentaire réalisé par Kilian Armando Friedrich et Tizian Stromp Zargari (2023 France Allemagne)
avec Jérôme Biemon, Vincent Jouet, Florian Wernert et Marie-Laure Porcher
En compétition : 6e édition de CitéCiné Festival International du Film Politique de Carcassonne 2024 (janvier)
Festival international Jean Rouch 2023 Prix Gaïa (IRD, Institut de recherche pour le développement)
A voir sur Artekino jusqu'au 31 décembre 2024
https://www.arte.tv/fr/videos/ 121747-000-A/nomades-du-nucleaire
Marie-Lou, Florian, Jérôme et Vincent sont employés par des sous-traitants de l’industrie nucléaire française. Leur travail consiste à effectuer la maintenance et le remplacement du cœur des réacteurs chaque fois que cela est nécessaire. Pour ce faire, toujours prêts à être envoyés en mission, ils vivent dans des camping-cars devant les centrales. Tous luttent contre la solitude et l’incertitude auxquelles leur travail les expose. Et rêvent de leur vie future, loin des aires de parking et des centrales
Commentaire du jury Jean Rouch
Dans ce film, les réalisateurs ont choisi de s'intéresser à la vie et au travail des "invisibles" du nucléaire, ces précaires qui vont de centrale en centrale effectuer des travaux de maintenance. Leur vie est pleine d'incertitudes sur le lieu de travail, si bien qu'ils vivent dans des camping cars, sur des aires d'autoroutes ou des campements de gens du voyage, avec comme horizon les tours de refroidissement de centrales nucléaires dans lesquelles la caméra ne pénètre jamais.
Les doses de radiation reçues, ou "LA dose", constituent la deuxième incertitude qui déterminent la vie des protagonistes. Pourront-ils travailler le lendemain, la semaine ou le mois suivant ?
Les chemins de vie s'entrelacent en montage parallèle sans pour autant se rencontrer puisque l'enjeu est de témoigner d'une vulnérabilité profonde dans ces activités qui ne créent plus de sociabilité dans le travail, où les projets familiaux se retrouvent fragilisés par ces ruptures successives où le travail devient un sacrifice.
Le jury a particulièrement apprécié l'engagement ethnographique des cinéastes, qui filment au plus près leurs personnages, dans leur intimité, leur quotidien. Ils les laissent exprimer leurs rêves, leurs envies de construire leur "après nucléaire".