12 décembre 2024 4 12 /12 /décembre /2024 08:05

de Marcia Romano et Benoît Sabatier (2024 Fr)

 

avec Christophe Paou (Raoul ) Roxane Mesquida (Lala)  Angèle Metzger ( Tina) John Arnold (Lekooze ) Edgar Allender (Informaticien 1) Emma Amaretto (Voix d'Agnès)

 

ACID Cannes 2024

Raoul débarque à Marseille où sa fille est morte. Tout ce qu'elle lui avait raconté de sa vie ? Un tissu de mythos. En tentant de recoller les morceaux, il découvre qu'elle avait enregistré un disque avec une bande de filles. Il se met alors en tête de remonter ce groupe, coûte que coûte. Et en slip s'il le faut.

Fotogenico

Vous souhaitez déambuler dans la cité phocéenne de façon inédite ? (avec ses terrains vagues, ses boîtes interlopes et ses plages populaires), alors ce film aux accents pop rock  queer et un peu punk choisi par l’ACID (festival de Cannes 2024)  est pour vous. 


Couleurs flashy, extravagance de tous les instants, personnages hors… du commun (dont ce dealer âgé qui ,persuadé de son talent de poète, gribouille des liasses de papier, dont l’ex compagne d’Agnès, qui malgré tous les malgré sera son « mentor » dans le brouhaha diurne et nocturne) situations pour le moins saugrenues (Raoul est spolié dès le début de sa voiture puis de ses vêtements et c’est en slip  -du moins pendant un certain temps- qu’il mène son enquête  Enquête sur sa fille morte " il y a juste un an" qui deviendra quête de soi dans un décor saturé de couleurs et de musique 

 

Oui Fotogenico est un film qui « électrise »

 

Il est porté par Christophe Paou, (que nous avions vu dans le film de Guiraudie " l’inconnu du lac"  et dans  " oranges sanguines"  entre autres) L’acteur est de tous les plans il imprime l’écran de sa sveltesse de son comique foutraque de sa marginalité de ses addictions et de son humanisme (voyez-le engloutir « son » vin à chaque étape de son « parcours labyrinthique », voyez-le pratiquer à l’instar de sa fille comme pour la rejoindre les mêmes gestes de qui est addict de « drogue dure »)

 

L’intrigue a priori relève du drame (un père entreprend un pèlerinage sur les traces de sa fille morte prématurément d’overdose) mais c’est bien à une comédie que nous assistons. Et ce, grâce à l’humour (cf l’esprit qui habite les dialogues et le comique de situations) et à la fantaisie (accessoires couleurs vêtements maquillages outranciers affiches) dans un décor -qui tient de Los Angeles et d’Istanbul- où règne la musique tel un personnage à part entière. Et ça pullule de pochettes de disques dont celle de fotogenico au sous-texte underground, toxico que tient amoureusement Raoul, à la fois preuve de fétichisme et gage de permanence d’un temps jusque-là désaccordé

 

Si un grand film se mesure à la façon dont il traite l'espace, le temps et les corps Fotogenico mérite ce  "label"

 

Colette Lallement-Duchoze » 
 

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