21 octobre 2024 1 21 /10 /octobre /2024 09:08

 D'Ellen Kuras (G-B 2023)

 

Avec Kate Winslet (Lee Miller) Andy Samberg (David E  Scherman,)  Alexander Skarsgärd,(Roland Penrose)  Marion Cotillard , (Solange d’Ayen ) Noémie Merlant (Nusch Eluard) Andrea Riseborough (Audrey Withers) Josh O'Connor (Antony Penrose)James Murray (Colonel Spencer) Vincent Colombe (Paul Eluard) Patrick Mille (Jean d'Ayen) 

Argument: Le parcours extraordinaire de Lee Miller (1907- 1977), photographe et modèle devenue correspondante de guerre durant la Seconde Guerre mondiale

Lee Miller

Si je dois manger des rats, autant qu’ils soient bien assaisonnés" propos de Lee Miller destinés à Penrose et David E Scherman

 

Le film s’ouvre sur une scène de guerre (maintes et maintes fois portée artificiellement à l’écran) :  bruitage, couleurs gris bleuté, atmosphère embuée, et voici dans le champ une femme munie de son Rolleiflex, affolée à la recherche d’un abri …C’est Lee Miller reportrice photographe. Message subliminal « une existence de femme au service de l’information ? Puis (c’est la deuxième séquence) des décennies plus tard la même (Kate Winslet) vieillie (ah les ficelles cosmétiques des grimages et truquages !!) fumant et picolant, répond aux « questions » de …son fils.(Josh O’Connor) Le film d’Ellen Kuras s’inspire d’ailleurs de l’ouvrage d’Antony Penrose « Les vies de Lee Miller » lui qui avait découvert après la mort de sa mère (1977) des clichés entassés dans le grenier de Farley House  

Le film sera ainsi traversé par des allers et retours…entre le présent de l’interview et le passé de Lee Miller (des scénettes à Antibes 1937 au face à face avec Audrey la directrice de Vogue, de la légère douceur de vivre à la tragédie de la mort, de l’insouciance à l’horreur, …) avec un focus sur les années de guerre de 1938 à 1948 ; dès l’instant où elle est correspondante de guerre pour Vogue elle va couvrir la libération de Saint Malo, celle de Paris, découvrir les camps de Dachau et Buchenwald,  avec David Scherman (Andy Samberg) de Life ;  elle sera une des rares photographes femmes à pénétrer dans les camps…(à la Libération).

Le dispositif choisi pour ce « biopic » n’en reste pas moins conventionnel classique académique !! (et c’est un euphémisme) Le film insiste aussi sur son addiction à l’alcool et au tabac (que de plans où trônent souverain.es verre bouteille …que de gros  plans (ou plans rapprochés) sur le visage, clope au bec ! Une insistance « lourdingue » dans sa répétition convenue

Et que dire de cette séquence de retrouvailles entre Solange d’Ayen (Marion Cotillard) et Lee Miller où le jeu de l'actrice française, d'une larmoyante expressivité, le cadrage la composition du plan le disputent à une « fausse » authenticité qu’accentue le choix d’un plan large qui s’en vient écraser les deux femmes réduites à des silhouettes.

Les décors qui sonnent faux, les couleurs qui « faussent les perceptions » hélas ! sont légion dans ce « biopic » Ainsi en est-il  de ces reconstitutions prétendues historiques  (dont le siège de Saint-Malo) à la fois éculées clinquantes, inutilement insistantes Dommage!  Et  en guise de twist, la révélation ....d'une blessure ancienne qui taraude encore et encore 

Assez traditionnel -quant à la forme- ce biopic  a la prétention d’interroger le pouvoir politique des magazines féminins. La misogynie est palpable!  Et quelle ulcération quand Lee Miller découvre que ses photos (choquantes ?)  ne sont pas publiées dans la revue Vogue (ne pas froisser la "prétendue" sensibilité féminine, un tel argument fondé sur une idéologie essentialiste  n'est-il pas contraire au "féminisme"???) 

Avant et pendant le générique de fin, voici les « photos »(reproductions) prises par Lee Miller ; ces « ajouts » seraient-ils gage de véracité d’authenticité…?  Ont-ils pour finalité de rendre crédible l’approche d’Ellen Kuras -et ainsi d’entraîner l’adhésion du public- ? Billevesées !!  

Manque d’originalité dans la mise en scène, classicisme rebattu avec ses clichés et ses stéréotypes,  Lee Miller est un biopic assez « scolaire » (dans l’acception négative de cette épithète).

Quant au jeu de l'actrice (qui est également productrice) je vous laisse juge !!!

Bref, un film "quelconque sur une femme qui ne l’était pas du tout"

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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