8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 17:45

Film d'animation de Gints Zilbalodis (Lettonie France Belgique 2024)

 

Festival de Cannes 2024 section Un Certain Regard

 

 Festival international du film d'animation d'Annecy 2024,  prix  du jury, du public, de la Fondation Gan à la Diffusion, et de la meilleure musique originale

 

En avant-première au cinéma Omnia  Rouen lundi 7 octobre (film surprise coup de coeur de l'AFCAE)

Argument: Un chat se réveille dans un univers envahi par l'eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d'autres animaux. Mais s'entendre avec eux s'avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l'eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s'adapter au nouveau monde qui s'impose à eux.

Flow

Survival animalier ? Remake de l’arche de Noé MAIS sans la présence de l’homme ?, illustration des cataclysmes écologiques à l’ère post apocalyptique ? Le film d’animation du Letton Gints Zilbalodis est peut-être tout cela à la fois mais surtout à travers les tribulations de Flow, le chat, et ses réactions, dans un univers à la fois réaliste et onirique, se donne à lire une belle leçon d’animalité, fondée sur le partage l’entraide, dont devraient s’inspirer les humains…

En 22 séquences nous allons suivre la trajectoire de Flow, D’abord indépendant, auto suffisant, ce dont témoignent les premières scènes,  il devra partager son quotidien, sécurisé grâce au voilier de fortune,  avec un capybara paresseux, un labrador, un lémurien cleptomane, et un serpentaire (?) blessé Comment vivre en communauté quand chacun incarne des critères différents de « sociabilité » ? Le vivre ensemble est-il seulement "possible" pour ces "rescapés" de la catastrophe ? et quid du partage des tâches (rechercher de la nourriture, guider l’embarcation) ?

Flow: un film à la beauté visuelle incontestable. Beauté due en partie à la « prouesse technique » qui consiste à mélanger le dessin à la main, l’animation 3D basée sur des prises de vue réelles ; caméras qui en virevoltant donnent parfois le vertige tout en suivant de très près les animaux (plans à leur hauteur, à celle de leurs pattes) quand on n’est pas immergé en compagnie de poissons colorés ou carrément trans-porté dans le ciel Un genre hybride maîtrisé et efficace  A cela s’ajoute le choix de couleurs qui ne dépareraient pas dans une peinture :  vert sombre de la forêt, et ses trouées de lumière, bleu nuit ou turquoise de l’eau tumultueuse, rouge de la voile ou  le mordoré -vestiges du passage de l’homme immortalisé(?) par ces colonnes ou ces ruines . ou encore ces masses sombres, sculptures de chats, doubles de Flow ?

 Le film est "sans paroles" (on est loin de l’anthropomorphisation des studios Disney….) il n’est pas pour autant muet : on entend les miaulements et  les feulements du chat, les aboiements plaintifs du labrador, On perçoit ainsi le langage particulier de chaque espèce animale, langage capable de véhiculer des émotions, langage qui prolonge celui du dessin (yeux électriques du chat, bâillements gueule immensément ouverte du capybara) et surtout celui des mouvements « de caméra » (capables de transmettre la peur, la curiosité, les questionnements de tous les protagonistes et particulièrement ceux du chat : aquaphobe il doit lutter contre l’omniprésence dévastatrice de l’eau, le déluge , solitaire, il devra s’accommoder de la compagnie d’autres animaux). La musique, quant à elle,  accompagne de son fracas crescendo celui du cataclysme -incroyable montée des eaux qui arrache tout sur son passage (déracinements spectaculaires, engloutissements à répétition)

Flow, le chat, flow le mouvement. Au tout début le chat doit se soustraire à l’impétuosité d’une meute de chiens, en écho voici la danse des cerfs qui chorégraphie en accéléré son espace vital ; face à la menace bien réelle de l’engloutissement Flow lutte pour sa survie ; gracile et agile  dans son combat contre des forces mortifères… Et régulièrement voici que l’énorme baleine (ou autre cétacé) s’en vient confondre de ses remous toniques spectaculaires (telle une tectonique!)  une apparente quiétude, alors que la peau dans son immensité même peut être synonyme de refuge..(cf le plan où le chat est assis  et comme rasséréné sur ....l'île flottante....) …

Un film à ne pas rater lors de sa sortie le 30 octobre 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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