10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 09:42

de Camila Beltràn  (Colombie 2023) 

 

 Avec Stella Martinez (Mila) Hector Sanchez (David) Marcela Mar (Eva) Mallerly Aleyda Murillo Rivas (Dora)

Musique Wissam Hojeij

 

Festival Cannes 2024 ACID 

Festival Sitges (festival international fantastique de Catalogne)

Argument: Bogota 1996. Alors qu’une éclipse de lune s’apprête à toucher Bogota, les habitants redoutent l’arrivée du diable. La jeune Mila se demande, elle, si son corps ne serait pas impacté par cette terrible prophétie…

Mi Bestia

Métamorphose du corps pubère, prise de conscience douloureuse d’un phénomène traumatisant suspect et inquiétant, l’idée n’est pas originale mais la mettre en parallèle avec une prophétie -celle qui annonce avec la nouvelle lune la venue du fils du diable- et ce dans un pays où religion omniprésente se confond avec religiosité et où le regard de l’homme phallocrate abuse de ses pouvoirs maléfiques, tel sera le thème de ce premier long métrage. Lequel en outre comme dans un film expérimental teste la possibilité de juxtaposer images de teneurs et textures différentes. (rompant avec la tradition des 24 images /seconde seuil à partir duquel notre cerveau considère une succession comme fluide, Camila Beltran a travaillé en 8, 12 ou 16 images seconde accélérées ensuite en post production) d’où cette impression   de flou  de saccadé  (car il s’agissait avant tout d’exprimer par l’image ce que Mila ne peut formuler car c’est trop viscéral ; une voix off eût été incompatible cf dépliant sur le présentoir dans le hall de l'Omnia ) 

Le hic est qu’ici lourdeur et lenteur -du moins au début-  loin de surligner les effets anxiogènes,  va les étouffer et décevoir les attentes du spectateur…Coupure de courant, marécage à la flore composite par interpénétration des différents règnes,  canidés carnivores, sang qui gicle, sexe et mains ensanglanté.es, ciels tourmentés, regards affolés, lune qui rougeoie  tout cela ressemble souvent à des poncifs quand bien même on cherche à les nimber d’une aura mystique ….

Mais il y a cette jeune actrice Stella Martinez qui incarne Mila ; elle est de tous les plans (visage qui envahit le cadre au format 4,3, vue de dos comme isolée dans des rues étrangement désertes), il y a cette acuité du regard capable de tout capter en une seule et même image mêlant le réel et le fantasmé ; une mine renfrognée  qui soudain s’illumine à la vue de son copain …. Mila élevée dans une école catholique, , Mila et la « nourrice » bienveillante dépositaire de croyances, Mila et son beau-père au regard concupiscent…Mila la rebelle alors qu’à la télé on déplore la disparition de gamines de 11 13 ans (celle de Dolores Reyes par exemple) …elle boude les recommandations.(des adultes) . Et sa transformation elle va l'assumer  en passant par une métamorphose…

Le rythme ira s’accélérant jusqu’à la séquence finale et ce plan sur Bogota, vue en surplomb ; crépitante de lumières la ville brille des vives clartés de la nuit (oxymore assumé ....!)

 

Au final, impression plus que mitigée

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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