24 août 2024 6 24 /08 /août /2024 06:11

De Gilles MacKinnon (G-B 2023) 

 

avec Timothy  Spall, Phyllis Logan, Saskia Ashdown, Natalie Milson, 

Tom, un retraité dont la femme, Mary, vient de décéder, voyage du point le plus au nord de la Grande-Bretagne, John O'Groats, jusqu'à sa ville natale d'origine, située au point le plus au sud, Land's End,(soit 874 miles)  en utilisant sa carte de bus gratuite

Le dernier bus

Un film décevant. Pourquoi ?

 

 Tom a méticuleusement consigné les changements de bus, les étapes, les réservations ; sa valise dont le contenu précieux sera  "dévoilé"  à l’arrivée, est son "viatique"  , valise  métonymie de la vie, de Sa Vie.?  Le long voyage (exactement l’inverse de celui qu’il avait accompli des décennies plus tôt, avec l’être aimé) sera en fait le prétexte à faire défiler des clichés, en assemblant des vignettes -souvent mal raccordées d’ailleurs- où s’insèrent des flashbacks lourdement annoncés quand bien même de gros plans en surimpression laissent émerger les différentes temporalités. Flashbacks censés livrer par bribes les raisons du "voyage", Et/ou illustrer une permanence dans l'impermanence? .  Durant ce long périple, Tom va "rencontrer"  autant de gens bienveillants que de personnes acariâtres ou irascibles  -des ouvriers ukrainiens et leur sens de l’hospitalité ; une musulmane en burka vilipendée par un raciste, une junkie, une patronne de B&B excédée par les questions "qui fâchent" , un groupe de supporters etc etc. 

Certes le réalisateur a cherché tout au long à diversifier les angles de vue (Tom qui est de tous les plans est filmé  en très gros plan ou de face, de profil, seul, au milieu du groupe de voyageurs ; il en va de même pour les paysages (vastes panoramiques ou vues aériennes) Certes plusieurs arcs narratifs forment une sorte de voûte  où viennent s’arcbouter le présent (le voyage, les rencontres, les paysages), le passé (les souvenirs; la blondeur des cheveux et la couleur orangée des vêtements de Marie sont censées illuminer la grisaille) et la  "légende " qui sera colportée via les réseaux sociaux jusqu’à l’ovation finale…'

Mais tout cela ne saurait compenser la platitude et la mièvrerie, le faux suspense, ou la ridicule insistance (cf les deux mains qui se superposent telles les strates de la vie, ou la similarité de positions par-delà les ans)

 Timothy Spall ? Attendrissant en octogénaire guidé par un amour indéfectible, déterminé à respecter les dernières volontés de la femme aimée? . Las ! Souvent les très gros plans sur sa  lippe bougonne  ou sa démarche claudicante en font un personnage de BD ou un pantin désarticulé …

Dommage! 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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