de Maya Dreifuss (Israël 2024)
avec Tali Sharon (Daphna) Idan Amedi (Matan) Anastasia Fein (Orly) Boaz Komforty (Cabri) Dikla, (Ahuva) Igal Naor (Nissan)
Grand prix du jury du 4e Festival du film policier de Reims
Synopsis: Quelques mois après sa mutation forcée de Tel Aviv à la petite ville d'Afula, Daphna, brillante détective, découvre le téléphone abandonné d'Orly Elimelech. Connue pour ses liens avec la puissante famille Golan, cette ancienne reine de beauté est introuvable. Alors que personne ne semble s'inquiéter de cette disparition et malgré la défiance de la ville qui lui reproche avant tout d'être une femme célibataire et sans enfants, Daphna se lance à corps perdu à la recherche d'Orly
Daphna (interprété par la talentueuse Tali Sharon ) néglige son « paraître » (tenue souillonne, coiffure et lunettes) ; elle mange avec gloutonnerie maculant à chaque fois ses corsages …, boit des bières. Elle est célibataire, sans enfants! (un comble pour tous ceux qui sont inféodés aux préceptes de la bien-pensance !!) . Mais elle refuse de pactiser avec les compromissions (cause de son renvoi de Tel Aviv?)..……Parallèlement à ce "statut" détonnant et détonant elle est victime des propos machistes (lèche ma bite) Se rebelle-t-elle? Apparemment non …Tenace, elle mène seule l’enquête, et assène -impavide- -, des révélations (dont la maturation ou le cheminement logique restera hors champ avec toutefois le questionnement récurrent sur les clichés et sur les messages enregistrés sur le portable d’Orly, - découvert…. dans le champ de maïs).. Le mode assertif plutôt qu'’interrogatif ? C’est sa manière de faire advenir la vérité….
La réalisatrice convoque parfois le fantastique Ce dont témoignent le cauchemar de Daphna à la poursuite d’Orly portant son enfant telle une jeune madone jusqu’au toit d’un immeuble…, ou l’exploitation thématique du « fantôme » de la disparue, Daphna revêt la robe pourpre, elle sera comme le « double » d’Orly (clin d’œil à Persona ?), Daphna les jambes maculées de sang tente de fuir dans le champ de maïs avec lequel elle se confond jusqu’à disparaître… comme …Orly ? (cf les deux scènes en écho)
Mais surtout c’est tout un pan de la société israélienne provinciale qui "serait" mis à nu : corruption, emprise d’un clan, d’une famille locale sur TOUT tels les anciens potentats, omnipotence de la mère…
Vilipendée, muselée, tabassée, Daphna se relève portant sur elle les stigmates de la violence masculine et sociale et c’est bien la place de la femme dans la société israélienne qu'est censée mettre en scène Maia Dreifuss
Et pourtant : il y a comme une paroi de verre entre l’écran et le spectateur…. Ce qui hélas ! empêche une réelle et authentique adhésion.
A voir sur écran tv un soir en …hiver (la "prétendue" torpeur du film ira s'amenuisant)
Colette Lallement-Duchoze