21 juillet 2024 7 21 /07 /juillet /2024 04:03

de Andi Nachón et Papu Curotto  (Argentine 2023)

Avec Carla Crespo, Susana Pampin, Antonella Saldicco 

 

 

 

 

Festival Premier Film Anonnay 2024,  Prix spécial du jury 

Cinelatino - Toulouse

Festival International du nouveau cinéma latino-américain La Havane

 

Sypnosis: Julia vient de perdre sa compagne, Barby. Déchirée entre son chagrin et sa vie qui bascule, elle s'efforce de maintenir le restaurant qu'elles avaient fondé ensemble et le lien qui l'unit au fils de sa partenaire, León. Mais cette relation privilégiée est désormais menacée par une grand-mère obstinée et le retour inattendu d'un père absent

León

Survivre à l’être aimé, reproduire seule les gestes jusque-là partagés, dans cette absence présente, (qu’illustrent les flashback, parfois inattendus à cause du montage) dans cette présence absente (le discours de la mère déplorant son incurie a la force convaincante d’une confession posthume) tout cela est traité avec délicatesse. (et l’interprétation royale de Carla Crespo y contribue).

 

León est à la fois le titre du film, le prénom du fils de Barby, la défunte, (fils aimé de son autre mère Julia, de sa grand-mère, du père géniteur) et le patronyme du restaurant (d’ailleurs le passage du lieu d’habitation au lieu de travail s’opère avec fluidité, comme si le spectateur était convié en un lieu unique celui du deuil et de la vie) . C’est là que Julia doit « reconstruire » une autre famille et peut-être « vendre » ce qui avait scellé sa complicité amoureuse avec Barby

 

On devine le parti pris des deux réalisateurs : ne jamais verser dans le pathos , encore moins dans le sentimentalisme, exalter la puissance de l’amour (la tendresse dans les échanges via Skype entre Julia et León,  un flashback sur les corps féminins enlacés dans leur savoureuse nudité, sur les baisers les sourires alors que la mort est suggérée par un panneau « fermeture pour cause de deuil ») exalter la puissance des gestes du quotidien (pour accueillir et satisfaire les clients), tout en ménageant de bout en bout une certaine retenue.

 

Mais n’est-ce pas précisément la limite de ce film sur « le deuil et la parentalité lesbienne » dont le traitement (déplacements de la caméra qui capte le décor intérieur, et/ou l’appropriation de l’espace par les acteurs, passage furtif passé/présent) aura fait triompher la théâtralité - qu’atténue à peine la récurrence du plan sur les poissons colorés

 

A vous de juger !

 

Colette Lallement-Duchoze

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