31 juillet 2024 3 31 /07 /juillet /2024 07:17

de Jean-Marie et Arnaud Larrieu  (2024)

 

avec  Karim Leklou, Laetitia Dosch, Bertrand Belin, Sara Giraudeau, Eol Personne,

 

Film adapté du roman de Pierric Bailly (2021)

 

Festival de Cannes 2024 (catégorie Cannes Première)

 

Prix Ecoprod remis le 17 mai

 

 

Sortie le 14 août

Vu en avant-première en présence de Karim Leklou hier soir à l'Omnia 

Synopsis Aymeric, le beau-père de Jim, a rencontré Florence, sa mère, alors qu'elle était enceinte de six mois. Tous les trois mènent une vie heureuse dans le Jura jusqu'à ce que le père biologique, Christophe, revienne suite à une tragédie personnelle. Aymeric ne trouve plus sa place et, éloigné de l'enfant, il décide de partir faire sa vie ailleurs. Mais des années plus tard,....

Le roman de Jim

Quand Jim est né, j’étais là. Et puis je suis resté. On a passé de belles années ensemble, et j’ai bien cru devenir son père

Un récit en voix off tel un long flash back ; une narration entrecoupée de clichés en négatifs (comme si le réel avait été suspendu dans les limbes ….avant que les 80000 photos numérisées n’apparaissent 25 ans plus tard sur l’écran de l’ordinateur telles de minuscules icônes    ) ; le cheminement souvent douloureux d’un « père aimant » mais non géniteur (incarné par un Karim Leklou si émouvant dans son être là de délicatesse et de « fausse » placidité) Délicatesse et acceptation (résignée ?) de « passer en seconde division » quand le père géniteur Christophe reconquiert ses « droits » (avec la complicité de Florence, laquelle se révélera très machiavélique, mais ne pas spoiler)

Oui on comprend que ce film qui affiche un côté « mélo universel » - mais sans mièvrerie- ait « bouleversé » les festivaliers à Cannes et hier soir le public du cinéma Omnia (en la présence de Karim Lektou). A la question qu’est-ce qu’un père –le géniteur qui a planté sa petite graine ou celui qui vous prend par la main à la découverte du monde, le film aura répondu par de petites touches de justesse, par une captation des regards et des corps avec cette conviction nimbée de grâce (celle d’Olivia, clubbeuse fan d’électro et de danse !) qui entraînera …l’adhésion… D’autant que la « durée » de la fiction (qui s’étale sur plus de 25 ans) s’écoule sans redites inutiles grâce à de subtiles ellipses et que -comme l’affirmait Karim Leklou- l’amour -quelles que soient ses formes- est la thématique majeure du film  (les habitués des frères Larrieu retrouveront leur goût pour une sexualité joyeuse, une masculinité nuancée, des personnages émotionnellement pudiques)

Très souvent (pour ne pas dire toujours) les paysages ne sont pas dans leurs films de simples décors, si majestueux soient-ils (Pyrénées Vercors Alpes) tout comme le Jura est chevillé au corps et à l’âme de Pierric Bailly (auteur du roman éponyme paru en 2021) La porte de la maison vient de s’ouvrir Jim enfant court dans la lumière qui inonde le vert alors que le « père » est censé contempler de l’intérieur l’escapade du « fils » (bel exemple d’une caméra subjective où l’œil du regardeur est hors champ ! Voici filmée de près la famille « recomposée », assis sur une petite butte le « trio » fait corps -tout en se détachant de lui- avec le paysage (les trois visages découpés évoquant les arêtes des montagnes qui se découpent au loin) ; main dans la main Aymeric et Jim arpentent dévalent se posent, s’immiscent dans les arcanes de la forêt, déguisés ils seront des aventuriers, on prend des risques.

A partir d’un « territoire » bien marqué, atteindre (sens propre et figuré) l’universel ?

Pari réussi

Certains affirment que Le roman de Jim est le plus personnel, le plus abouti, des films des frères Larrieu. (Rappelez-vous entre autres « voyage dans les Pyrénées » « peindre ou faire l’amour » « l’amour est un crime parfait » « tralala » ) 

Peut-être maison peut en douter

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS la chanson de Souchon? Une "exigence" de Karim Leklou 

 

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