9 juin 2024 7 09 /06 /juin /2024 06:21

de Pascal Bonitzer (2023)

 

avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzaw, Louise Chevillotte , Alain Chamfort, Arcadi Radeff Marisa Borini  Olivier Rabourdin

Inspiré d’une histoire vraie – celle de la redécouverte, dans le logement modeste d’un ouvrier, d’un Egon Schiele spolié par les nazis –, le film Le Tableau volé nous immerge dans l’univers machiavélique des salles de ventes, où les intrigues se nouent et les millions s’envolent.

Le tableau volé

La séquence d’ouverture donne le ton ! Une vieille femme (on aura reconnu Marisa Borini)  raciste haineuse veut se débarrasser d’un Degas pour ne pas le léguer à sa fille… Ah le monde des collectionneurs âpres au gain. Aussi antipathiques que le commissaire-priseur André Masson (Alex Lutz) « requin des enchères (employé par la maison Scottie’s contraction de Sotheby’s et de Christie’s) ; il sourit au racisme éhonté de sa « cliente » (tapiner c’est son quotidien avouera-t-il à sa stagiaire). Bienvenue dans le marché de l’art !!! en quelques plans serrés et une légère contre plongée (pour le patron Hervé Quinn formidablement interprété par Olivier Rabourdin) tout serait dit ou du moins suggéré sur la valeur marchande d’une œuvre d’art  …

La découverte d’un Egon Schiele (art dégénéré dans la terminologie nazie) tout en exacerbant ces prémisses va parallèlement opposer deux univers sociaux (et intellectuels) et procéder -pour la narration- à un enchâssement de sous intrigues (la stagiaire mythomane jusque dans sa relation au père, le fils ouvrier à Mulhouse, détenteur malgré lui d’un « trésor » , l’avocate Maître Egerman ), alors que les protagonistes principaux seraient censés s’humaniser ? (ce qu’illustreraient la tenue légère de Masson et le déshabillé de Bertina,  un moment débarrassé.es des oripeaux rigides des faux-semblants ?)

Une séquence -pivot (et pour la narration et pour la  teneur,  mélange de légèreté et de gravité) -celle du rire nerveux irrépressible qui s'empare de Bertina et de Masson face au tableau,  contrastant avec la « dignité » de Martin, un ouvrier honnête….Rire suivi d’un topo érudit sur la genèse les aléas de ces « tournesols » et sur une plausible estimation,  Hormis cette scène , les « sous intrigues » nuisent à la fluidité du propos -Quand bien même Pascal Bonitzer cherche à "démonter" un mécanisme,  les "rouages"  d'un fonctionnement, faire saillir les ramifications d'un univers, ou à "valoriser"  les personnages dits secondaires . De plus  les contrastes (appuyés) virent trop souvent au schématisme caricatural voire au manichéisme. (Paris vs province, voitures et montres de luxe, sushi à domicile d’une part précarité de l’autre ; aisance et condescendance vs timidité et spontanéité,) dans une mise en scène assez "classique" 

Cela ne saurait remettre en cause le jeu des acteurs, leur interprétation impeccable (mention particulière à Arcadi Radeff dans le rôle du fils Martin) 

 

Au mur voici une cible pour fléchettes ; à côté les « traces »- marques indélébiles-  du tableau manquant ! (ça fait un vide constate le pote de Martin).

Le tableau volé (en son temps) puis manquant (sur le mur) -tableau que personne n’aura regardé pour lui-même dans le film de Pascal Bonitzer,-Un tableau révélateur de différents ethos ? A vous de juger !!!

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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