De Leos Carax (2023) 42'
directrice de la photo Caroline Champetier, chef décorateur Floran Sanson
avec Denis Lavant, Ekaterina Yuspina, Lorera Juodkaite Nastya Golubeva Carax
présenté à Cannes Première au Festival de Cannes 2024
Pour une exposition qui n’a finalement pas eu lieu, le musée Pompidou avait demandé au cinéaste de répondre en images à la question :où en êtes vous, Leos Carax ?Il tente une réponse, pleine d’interrogations Sur lui, « son » monde. Je sais pas. Mais si je savais, je répondrais que…
7 4 3 12 MERDE
C'est pas moi : un autoportrait (moyen métrage de 42’) qui revisite plus de 40 ans de la vie et de la filmographie de Leos Carax ("variations" autour du père, des pères, l’amour le cinéma les guerres, réminiscences admirations et détestations, )
Rythme rapide, télescopage d’images, blocs de lettres capitales en noir et blanc ou en couleurs, extraits de ses films (Mr Merde, Holy Motors etc..) mais aussi d’autres films culte, photos, archives très personnelles, musiques diverses, hommage à son acteur fétiche Denis Lavant, clins d’œil appuyés et chaleureux à Godard.
Un enchevêtrement un foisonnement, des tableaux successifs comme autant d’hommages au cinéma, Le spectateur est entraîné dans un tourbillon, un maelstrom.
A l’instar de ce zoom sur le chignon de Kim Novak (Vertigo) vue de dos (invitation à pénétrer à l’intérieur du tunnel des cheveux en spirale, corolle qui attire, aspire) à l’instar de cette lune à l’œil planté d’un obus (à l’alunissage en plein dans l’oeil répondrait « le rêve rêvé » de cet autoportrait ? alors que nous voyons Leos Carax allongé sur un lit défait en présence du chien tutélaire)
L’œil, le double, les miroirs, une structure générale elle-même en miroir ?
Moi, jeune, courant vers mon destin ! (en raccord un extrait de la foule de Vidor); à l’aphorisme en gros caractères « le cinéma pardonne tout » répond en écho tremblé le visage de Polanski ...….
Oui le cinéma "permet tout" et la subjectivité des regards y participe de même que le côté abscons de certains intertitres, les ruptures sonores à répétition, le timbré et le phrasé de la voix off de Leos Carax (rappelant ceux de Godard)
Un gallinacé se met à braire, un ongulé à "coqueliner" serait--ce l’illustration d’un montage qui passe du « coq à l’âne » ?? Aveu et autodérision ?
Une danseuse virevolte sur le pont de Bir-Hakeim
Laissez-vous emporter par son vertige sensoriel !!!
(quand bien même vous ne partageriez pas les choix politiques et esthétiques du cinéaste)
Colette Lallement-Duchoze