De Hamé Bourokba et Ekoué Labitey (2022)
avec Garance Marillier, Amir Bettayeb, Bakary Keita, Mamadou Minté, Sandor Funtek, Virginie Acariès
Synopsis: Mia, 25 ans, employée dans un petit salon de manucure dans le 18e à Paris, apprend qu’elle est enceinte. Il lui faut trouver d’urgence un nouvel appartement alors que son copain Nabil, en liberté conditionnelle, peine à joindre les deux bouts. Lancée dans une frénétique course contre la montre, Mia monte une combine impliquant des clientes du salon, des soirées privées, et un footballeur-star. Cette fois, elle n’a plus le choix : elle doit reprendre son destin en main...
Un film au rythme de « thriller » urbain ? Certes Mais en mêlant plusieurs « intrigues » en arborescence, le film dit choral- voix et partitions interprétées par une profusion de personnages- souffre précisément d’une inégalité dans le traitement et Mia censée être LE personnage principal devient un point de convergence, un instrument (double sens) (ce qui ne remet nullement en cause la prestation de Garance Marillier)
A cela s’ajoutent des portraits aux traits exacerbés : le flic en civil querelleur et baiseur, les footballeurs hypermédiatisés et hyper-friqués - leurs nuits tarifées grâce au recrutement dans un lieu hyper-huppé près des Champa Elysées, les intermédiaires dans des « guerres intestines » et à chaque fois un détail révélateur mis en exergue puis « oublié » dans le mouvement d’une « course contre la montre ». Or les « sous-intrigues » ne font que parasiter l’ensemble au lieu de le « sublimer » ce qu’accentuent le choix de la caméra portée et la prédilection pour les plans serrés (visages par exemple) au service de tractations peu légales, de castagnes , d’hémoglobine et d’embourbement incontrôlé pour les « victimes »
La circulation souvent endiablée de personnages (les fils narratifs) se conjugue avec la localisation qu’impose le titre toponymique Rue des Dames - le métro La Fourche séparant le 17ème et le 18ème. Les cinéastes rappeurs tentent de la restituer en ses couleurs spécifiques avec un mélange de réalisme et de naturalisme. (à l’instar de la séance d’échographie en ouverture, qui montre et dit sans souci moralisateur ? hormis que le radiologue prodigue en conseils n’avait pas pu envisager l’éventualité d’un « coup de pied »)
La rue comme personnage principal ?
Célébrer les « gens de peu » tel était l’objectif des deux cinéastes
Pari réussi ?
A vous de juger
Colette Lallement-Duchoze