25 novembre 2023 6 25 /11 /novembre /2023 08:29

de Molly Manning Walker, (Grande Bretagne 2023)

 

avec Lara Peake  (Skye ) Enva Lewis .( Em)   Mia McKenna-Bruce (Tara)

 

prix Un certain regard Cannes 2023

« Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne crétoise ultra fréquentée. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de colocs anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… Jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ? »

How to Have Sex

Ambiance fluo, corps à demi dénudés, musique électrisante, soirées (et journées) bien arrosées, drogue ….et si l’euphorie n’était que de façade ? c’est du moins ce que la réalisatrice en se focalisant sur le cas de Tara va progressivement imposer au regard du spectateur

 

Le sexe comme injonction sociale : à 17 ans Tara (excellente Mia McKenna-Bruce) se sent « complexée » d’être encore vierge ; bien décidée, elle « vivra » le dépucelage comme un rite de passage « obligé » (ne risque-t-elle pas de ne plus être « désirable » si elle n’est pas « expérimentée » c’est du moins ce qu’insinue son entourage). Suffoquer tout en donnant le change, un calvaire ! et si en outre la relation n’est pas consentie ! Le film est suffisamment limpide dans son message pour éviter l’ambiguïté, ne pas embrouiller, embourber les esprits,

Car il s’agit bien de viol, et du trauma qui s’ensuit. Seul flashback dans ce film à la chronologie linéaire la « scène » sera restituée partiellement et comble d’ironie dans sa composante la plus banale (certains continuent à s’interroger benoitement sur la ténuité de la frontière entre consentement et contrainte ; or le consentement va bien au-delà d’un simple oui ou non). Alors que Paddy bafoue sans vergogne les notions ; joue-t-il le Béotien quand il veut « récidiver » ???

 

En filmant au plus près les personnages comme pour les enserrer dans l’étouffement (Tara marchant seule au petit matin dans un décor de détritus, semble fouler tout autant le sol que son cauchemar intérieur) la réalisatrice dont c’est le premier long métrage (récompensé par un prix un certain regard à Cannes) interroge (avec subtilité parfois) la sexualité en ses composantes audacieuses et troublantes. Sa caméra virevolte (ambiances chaudes cris et gueulantes dans les lâchers prise et les beuveries) mais sait aussi se poser et il suffit d’un regard au bord de l’implosion qui larmoie pour que surgisse à l’écran un trouble intérieur

 

Drame psychologique bien plus que comédie légère (se méfier des titres ambigus à fausse valeur programmatique) How to have sex résonne telle une mise en garde (négation du corps de la femme)

 

Enlevé et sémillant, triste et perturbant ce film a cependant tous  les défauts  de ses qualités

Cherchez l’erreur !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche