27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 11:24

de Jeanne Aslan et Paul Saintillan (2022)

 

avec Céleste Brunnquell (Sophie dite Fifi) , Quentin Dolmaire, (Stéphane) Chloé Mons (la mère)

 

meilleur film de la section Nouveaux réalisateurs du Festival international du film de San Sebastián en 2022

Nancy, début de l’été... et Sophie, dite Fifi, 15 ans, est coincée dans son HLM dans une ambiance familiale chaotique. Quand elle croise par hasard son ancienne amie Jade, sur le point de partir en vacances, Fifi prend en douce les clefs de sa jolie maison du centre-ville désertée pour l’été. Alors qu’elle s’installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le frère aîné de Jade, rentré de manière inattendue. Au lieu de la chasser, Stéphane lui laisse porte ouverte et l’autorise à venir se réfugier là quand elle veut.

Fifi

« j’ai voulu faire un film qui avance par le beau et pas par le drame », assure Jeanne Aslan.

Mère démissionnaire, beau-père alcoolo, promiscuité, chamailleries voire engueulades  dans un appartement de la cité assez délabrée des HLM du Haut du Lièvre à Nancy, tel est l’environnement  de Fifi. Les réalisateurs ont eu la pudeur d’éviter le misérabilisme facile dans la peinture de ce milieu. Suffisamment  pour  comprendre la volonté de s’en extirper , en ......squattant la maison d’une camarade. Echappées à vélo ! de la barre HLM vers la ville, traversée de ces  espaces de lumière qui se dilate et se diffracte dans le vert ; avec aux oreillettes le Rappel des oiseaux de Jean-Philippe Rameau. Après l’appartement minuscule, sa promiscuité et ses lits superposés, voici une demeure vaste calme et lumineuse ! où un piano,  Kafka,   Charlie Chaplin et un bain moussant font bon ménage!   

 

Une  parenthèse estivale qui va évoluer au gré des conversations entre Fifi et Stéphane, au gré des non-dits aussi, des attentes secrètes, avec des jeux de caméra qui évitent le champ-contrechamp!  Et  loin des clichés faciles opposant le fils de bourgeois et l' adolescente de la cité ! (même si parfois le trait est « grossi ».) 

Quant à la  "romance" -qui ne dit pas son nom- entre une adolescente de 15 ans et un jeune homme de 23 ans elle est traitée par (avec) la délicatesse des regards, des gestes à peine esquissés comme en suspens ; tout étant dans la nuance ! et le refus des stéréotypes !

Plus proche du roman d’apprentissage, que du documentaire -grâce à un apprivoisement réciproque-, ce film est porté par l’actrice Céleste Brunnquell, au naturel si déconcertant - que nous avions découvert et apprécié dans la série « en thérapie ». Sans oublier bien évidemment le phrasé et la nonchalance de Quentin Dolmaire (qui rappelleraient Charles Denner ?) en harmonie avec les doutes et les remises en question du personnage.

 

Fifi et Stéphane : un couple -impossible-(?)  en quête d’un indicible apaisement (?) 

Fifi n’avait jamais vu la mer ! Le dernier plan élargit l’espace -tout en le limitant au cadre narratif- aux dimensions bien réelles de son rêve !

A voir !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche