de Chad Chenouga (France 2022)
avec Roschdy Zem, Yolande Moreau, Marina Hands, Jibril Bhira (Naël)
Sabri Lahlali, principal adjoint d’un collège de quartier, est prêt à tout pour que son fils, sur le point de passer le brevet, ait le dossier scolaire idéal. Mais il ne sait pas jusqu’où son entreprise va le mener...
La caméra très proche de Sabri Lahlali semble faire corps avec lui. Roschdy Zem en principal adjoint (costume cravate) sera de tous les plans. Sa stature -quand il est filmé de dos- envahit tout l’écran. Il déambule dans l’établissement avec ses couloirs ses escaliers ses portes que l’on ouvre et ferme, droit dans ses bottes, animé par la volonté de faire régner l’ordre !!! Tout régenter à l’intérieur de l’établissement (les professeurs les élèves doivent lui obéir) mais aussi dans sa vie privée (ainsi son fils doit impérativement avoir une mention au brevet, sa femme dont il est séparé doit lui revenir). En haut des escaliers, une simple contre plongée suffirait à illustrer ce « pouvoir ». La démarche un peu chaloupée de l’acteur semble (toutefois) légèrement compenser l’excès de rigidité !
Le principal, un « transfuge de classe ? Lui qui a rompu un déterminisme social : à force de travail il a réussi à s’extirper de la cité HLM ; à la différence de son frère excellent Hedi Bouchenafa, bipolaire ? borderline ?)
Ses instants de « détente » ? en position d’élève face à la principale, (Yolande Moreau) amoureuse des lettres, avec laquelle il échange livres et discussions (même si la ficelle est un peu grosse parfois quand le roman joue le rôle de mise en abyme)
Ce goût de l’excellence qu’il veut inculquer à son fils (afin peut-être de ne pas lui faire vivre les mêmes galères que lui !!! un fils qui se sent si proche de son oncle !!!) le conduit à commettre « l’irréparable » ? Or le pouvoir (rectorat) passera l’éponge au nom de… l’excellence précisément !!! mais un fils traumatisé pour avoir « obéi » au diktat d’un père (désormais abhorré)
Ténuité scénaristique ; approche pour le moins tendancieuse
Malgré la prestation de Roschdy Zem, et quelques problèmes abordés -dont le renouvellement des élites et la méritocratie- Le principal est un film décevant !!
Colette Lallement-Duchoze