de Joe Lawlor et Christine Molloy (Irlande 2021)
avec Ann Skelly, Aidan Gillen, Orla Brady
Rose, étudiante en médecine vétérinaire, décide de contacter Ellen, sa mère biologique qu’elle n’a pas connue. C’est une actrice à succès qui ne veut pas développer de relation avec Rose. Cette dernière se montre très tenace et Ellen finira par révéler un secret qu'elle a caché pendant plus de 20 ans. À la suite de cette découverte, Rose va se rapprocher de son père biologique…
Construit comme une tragédie à l’antique ( dans laquelle les deux femmes victimes du diabolique prédateur se vengeront telles les Erinyes ou les Euménides), théâtralisé à l’extrême (jeu des espaces clos, des cadrages, plans fixes prolongés, et plans séquences) ce film a hélas! le revers de ses qualités.
Cette quête des origines avec suspense, ce drame de l’identité qui s'opère en deux temps et qui est vécu sur le mode majeur-, cet entremêlement de réalisme cru et d’images mentales (par moments en effet la frontière est ténue entre ce qui s’impose à l’écran et ce qu’imagine, anticipe Rose/Julie dont la pugnacité est sans pareil et l’actrice Ann Skelly brille sans conteste dans son interprétation) , auraient pu entraîner l’adhésion du spectateur.
Hélas ! la musique stridente et envahissante, l’artificialité de la mise en scène, le parallélisme trop appuyé entre le « métier » du père biologique, archéologue, et la volonté d’exhumer les strates du passé, le dénouement attendu, les dialogues qui trop souvent donnent la fâcheuse impression d’être récités, sans conviction, tout cela et bien d’autres choses encore, fait que l’on « décroche » assez vite (alors que le tout début était prometteur ) déçu de s’être allé, presque malgré soi, à sélectionner un tel film.
Attention: La forme peut tuer le fond
Colette Lallement-Duchoze