29 mars 2023 3 29 /03 /mars /2023 06:34

de Maryam Touzani (Maroc 2022) 

avec Lubna Azabal, Saleh Bakri, Ayoub Missioui

 

 

Cannes Festival 2022 Un Certain Regard Prix critique internationale FIPRESCI

 

Valois de la mise en scène au festival du film francophone d’Angoulême 2022

 

Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d'Halim, son homosexualité qu'il a appris à taire. Afin de répondre à une clientèle exigeante, ils engagent un jeune homme talentueux comme apprenti. Mina réalise peu à peu à quel point son mari est ému par sa présence.

Le bleu du caftan

N'aie pas peur d'aimer (Mina à Halim)

 

Suavité, sensualité, délicatesse, langueur, pudeur, volupté, autant de substantifs déclinés pour faire l’éloge de ce film ! Un film où s’entrelacent le désir, ses interdits -l’homosexualité est criminalisée dans le code pénal marocain- la nostalgie du travail artisanal séculaire, un film où l’on revisite la dialectique Eros et Thanatos. Un film épure où les regards les frôlements esquissent (ou signent) les aveux. Un film où les différents huis clos (échoppe, appartement, hammam) seront les écrins de forces vives réprimées ou exaltées

 

Certes la prestation de l’actrice belge Lubna Azabal (rappelez-vous Incendies et plus récemment Pour la France) et celle de l’acteur palestinien Saleh Bakri  (la visite de la fanfare, la source des femmes, Wajib entre autres) sont impeccables. Certes le travail de la directrice de la photographie, Virginie Surdej, qui avait déjà travaillé avec Maryam Touzani pour Adam est "exemplaire" ( cf la répartition des couleurs ocres ternes ou au contraires très vives, jeux de lumière, ombres silhouettées au hammam) 

 

Mais l’insistance sur le "tissage" des thématiques, (les nouages dans leur sens propre et figuré), la lenteur des travellings sur les plis et déplis du tissu (auxquels répondent en écho plis et déplis du sens), la surenchère de certains gestes qu’accentue le recours quasi systématique au gros plan (mains visages),  la vacuité de certains plans (cf au hammam quand la caméra filme le mouvement et la rotation des pieds comme métonymies …),  la redondance (inutile) de certains autres (superposition des mains pour caresser la cicatrice),  toutes les connotations -trop évidentes- du caftan, la retenue dans le jeu qui tend à  " figer"  les deux personnages masculins -avant un final/apothéose ou du moins prétendu tel-, autant de  " bémols"  dans le concert de louanges !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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