11 mars 2023 6 11 /03 /mars /2023 05:38

de Sam Mendes (G-B , USA 2022)

avec Olivia Colman, Micheal Ward, Colin Firth, Toby Jones 

 

Nommé aux Oscars 2023 (cérémonie le 12 mars) pour la meilleure photographie

chef opérateur Roger Deakins 

musique Trent Reznor et Atticus Ross

Angleterre, 1980. Hilary travaille dans un cinéma : un lieu tout indiqué qui lui permet d'être en contact avec des gens et de rompre la solitude. Cette femme d'âge mûr est chargée d'apprendre les rudiments du métier à Stephen, un jeune homme noir charismatiqueEn se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe..

Empire of light

Empire of light : un film élégant et bancal à la fois

 

Certes on appréciera le travail du chef opérateur Roger Deakins (partenaire et complice des frères Cohen, de  Villeneuve entre autres) on sera particulièrement sensible à  ces  premières images qui font du cinéma Empire un écrin de velours, à ces  lumières- bleutée à l’extérieur et mordorée à l’intérieur,- aux ambiances feutrées qui harmonisent lieux et personnages (opacité du bureau du directeur comme pour camoufler les non-dits, visage éclairé  de lumière d’Hilary en ses  périodes fastes,  etc..

De même on admirera  la prestation d’Olivia Colman en quinquagénaire aimante aimée dépressive ou rayonnante et celle de Micheal Ward. ( victime potentielle du racisme toujours aux aguets)

On sera peut-être moins sensible à cette  "ode" au cinéma (thème récurrent ces derniers temps cf Steven Spielberg, Damien Chazelle) qu’à la solitude du projectionniste (à moins que ce ne soit l’inverse)

On peut établir une liste des  "qualités"  et conclure « Empire of light est un film séduisant »

Oui mais à condition que les armes de séduction ne soient pas des pièges

Si le cinéma « Empire » sert de cadre à, s’il est le lieu qui centralise TOUTES les problématiques (et elles sont très nombreuses : dépression, racisme, politique libérale de Mme Thatcher) le récit manque d’envergure et cumule (souvent poussivement) les clichés ou des mécaniques éculées. Chaque personnage aura sa crise (avec paliers récidive ou pas) ses prises de conscience, que l’on nous enjoint de mesurer, auxquelles on est prié de compatir…La romance elle-même est traitée sur les lignes de crête ou de façon artificielle, et le racisme s’exprime dans une scène lourdingue dans sa violence même ; quant aux rapports sexuels entre le directeur et l’employée (vous en aurez compris l'opportunité !) Et même la séquence qui rappelle Cinema paradisio manque d’authenticité et semble plaquée.

Que dire de ces  "symboles" assez faciles : une salle de cinéma à la fois belle et décrépie, autrefois grandiose immense;  un étage aujourd’hui désolé (désolation à l’image d’Hilary …) refuge de pigeons (dont un blessé qui grâce aux soins du « couple » pourra voler de ses propres ailes ?...)

De ce discours presque grandiloquent du projectionniste sur le regard et sa captation défaillante  ?

De cette séquence finale où Hilary seule dans l’obscurité de la salle, (qui agit tel un baume avec son faisceau lumineux) suit le parcours de Mister Chance (Peter Sellers) jusqu’à cette « apothéose » qui le fait marcher sur les ondes (tel un Christ ) ?

 

Empire of light : un film à la pernicieuse séduction

 

Colette Lallement-Duchoze 

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