8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 13:32

de Hany Abu-Assad (Autorité nationale palestinienne,  Egypte 2021)

avec Ali Suliman, Maisa Abd Elhadi, Manal Awad, Omar Abu Amer, Kamel El Basha, Jalal Masarwa 

 

 Festival international du film de  Toronto (2021)

 

Soirée d'ouverture: festival "regards sur la Palestine" Omnia Rouen vendredi 7 octobre 2022

 

Inspiré de faits réels, Huda’s Salon est un thriller féministe où deux femmes luttent pour leur liberté.

Reem, une jeune mère mariée à un homme jaloux, se rend au salon de Huda à Bethléem, pour une coupe de cheveux. Mais cette visite ordinaire tourne au cauchemar  lorsque Huda, la fait chanter (pactiser avec les services secrets israéliens , et ce faisant trahir son peuple!!!)

Huda's Salon

Hany Abu-Assad est bien connu des festivaliers (Omar, le chanteur de Gaza, Paradise now entre autres) et d’un film à l’autre ils se sont familiarisés avec ses thématiques traitées parfois avec humour mais sans céder à un manichéisme facile tout en défendant la  cause des « résistants »

Dans Huda’s salon l’action se situe à Bethléem Cisjordanie Palestine occupée depuis…1967 érection d’un mur dès 2002 les difficultés de « survie »: le contexte politique est d’emblée signalé par des encarts et des images qui défilent telle une mosaïque dédaléenne. Un des effets pervers de cette occupation illicite (et pourtant impunie) est la traîtrise organisée : les services secrets de la force d’occupation infiltrent payent monnayent aident à obtenir des documents "vitaux", en échange d’informations ciblées (planques d’armes par exemple). Les "traîtres" -qui souvent ont été "piégés"-  savent que leur vie est en danger (la résistance palestinienne a elle aussi ses « services secrets » et exécute les « coupables » et quand la traîtrise se double du « péché d’impureté » c’est toute la famille qui est suspectée et menacée!

MAIS l’originalité de ce film est de mettre en exergue la double oppression des femmes palestiniennes : victimes de l’occupant ennemi, elles subissent aussi les forces patriarcales de leur communauté. La jeune mère Reem en sera comme la victime expiatoire (même si les dernières paroles prononcées laissent ouvertes certaines perspectives…). Piégée par sa coiffeuse Huda -une espionne travaillant pour le compte des occupants israéliens,, elle est menacée par la résistance palestinienne, ne peut se confier à personne (ni à sa mère, ni à son amie et encore moins à son mari jaloux) Elle portera à bout de bras et son bébé et sa dignité bafouée ; elle la traîtresse et l’impure alors qu'elle est innocente !!! Regard hébété, vomissements, (tels des crachats pour expectorer la haine de soi), tentative de suicide, désir de fuite (encore faut-il un visa en bonne et due forme….qui ne peut être délivré que par …les services secrets israéliens)

Après un prologue, -long plan séquence dans le salon de coiffure,- qui se veut humoristique (les méfaits de facebook) et les dialogues revendicatifs de ces deux femmes « émancipées », le réalisateur a opté pour le « thriller » (avec rebondissements suspense traques) et un montage alterné et/ou parallèle (l’interrogatoire à huis clos de Huda par le « chef » Hassan (Ali Suliman).de la Résistance palestinienne, d’une part et la « survie » cauchemardesque de Reem -chez elle, dans les transports en commun, chez le médecin, d'autre part)

Ombres portées dans un immense hangar/tunnel (cf l'affiche) où l'exécution de Huda se fera hors champ ; celle de son sous-fifre avait envahi l’écran de ses flammes) Lumières voilées (les motifs des voilures et de la literie chez Reem contrastant avec la « noirceur » de l’impureté théâtralisée ; le produit qui dessille les yeux de la victime empoisonnée pour simuler la connivence sexuelle, l’instillation oculaire répétée par Hassan comme métaphore d’une situation complexe et embuée !!)

Des contrastes et des subtilités certes !!

Mais il est regrettable que la « démonstration » (car démonstration il y a surtout lors du face à face Huda Hassan) soit entachée de lourdeurs et que l’interprétation en pâtisse (alors que nous avions vu Ali Suliman bien plus convaincant dans 200 mètres par exemple et Maisa Abd Elhadi plus talentueuse dans The reports on Sarah and Salim) The reports on Sarah and Saleem - Le blog de cinexpressions

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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