26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 07:06

de Kristina Buozyte et Bruno Samper ·(Lituanie, France, Belgique 2022)

 

avec Raffiella ChapmanEddie MarsanRosy McEwenRichard BrakeMelanie GaydosEdmund Dehn

 

Niff festival du film fantastique de Neufchâtel

 

Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte

 

Vesper chronicles

Même si le film renoue avec certains clichés des dystopies -post nucléaires ou post-apocalyptiques : clivages générationnels et sociaux (une oligarchie protégée dans la Citadelle et des miséreux survivant dans les cloaques) conséquences fâcheuses de l’ingénierie technologique (stérilité d’une nature meurtrie), même s’il exploite des thématiques typiques de la science-fiction (littéraire ou cinématographique) dont les dialectiques humain/inhumain, charnel/artificiel, même s’il lorgne parfois du côté de Cronenberg (la viscosité organique), il ne verse pas pour autant dans le spectaculaire.

Adoptant le point de vue de Vesper (Raffiella Chapman) une jeune adolescente bio-hackeuse,  il nous entraîne dans les forêts lituaniennes, avec peu d’effets spéciaux visuels ou sonores,  une bande son parfois élégante parfois plus illustrative -mais qui évite la saturation l’amplification facile, soigne les ambiances d’intérieurs (clairs obscurs couleurs ocres et brunâtres à la Rembrandt),  tout en opposant un père alité et moribond (Richard Blake) et son frère (Eddie Marsan), despote esclavagiste œuvrant avec des sbires pour la Citadelle

 

Le thriller SF se mue bien vite en récit  "initiatique"  et la rencontre entre Vesper et Camélia (aristo échouée à la suite du crash de son vaisseau) servira de ligne narrative.

Vesper dès le début est secondée par un drone humanisé -à la voix caverneuse d’outre-tombe…celle de son père- qui doit lui permettre de s’émanciper du monde environnant, et grâce à ses expériences en laboratoire, de créer des semences,  gages de survie. L’aide apportée par Camélia s’inscrira dans le mouvement qui va de l’intime à l’universel, du particulier au général. (Mouvement qu’avait illustré la toute première séquence : Vesper gratte la terre, palpe de curieux tubercules puis les rejette ….au loin... le plan s’élargit : le sol devient "rizière"  alors que se profile en arrière-plan une immense structure)

Quelle est la véritable identité de Camélia? Les révélations successives, non seulement vont "pimenter"  le récit, mais "guideront"  Vesper dans sa double émancipation, son affranchissement de l'environnement hostile et celui de la tutelle paternelle! 

 

Cela étant, malgré d'évidentes "qualités", on peut  déplorer une certaine complaisance, une fin presque "convenue"  et des longueurs inutiles

Gageons que les  "jeunes",  voire très jeunes spectateurs seront sensibles à cette "fable écologique" et à la double libération de l’adolescente Vesper !!!

 

Colette Lallement Duchoze

 

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