De Michel Franco · (Mexique France Suède)
Avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg, Iazua Larios, Henry Goodman, Albertine Kotting McMillan, Samuel Bottomley, James Tarpey, Monica Del Carmen
Présenté à la Mostra de Venise 2021 Festival international du film de Toronto 2021 : en section Special Presentations
Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans une modeste « pension » d’Acapulco...
Voici en gros plan des poissons sur un étal, entre vie et trépas, un spectacle que « contemple » Neil. C’est la scène d’ouverture
Métaphore de sa propre vie ? peut-être.
Art de « noyer » le poisson argueront les spectateurs hostiles à toute rétention d’informations et au parti pris de concision extrême
Succession de tableautins muets, (ou dialogues minimalistes), ellipses et non-dits, un personnage principal apathique ou donnant l’impression d’être étranger à tout (famille, argent, injonctions morales), le film de Michel Franco est pour le moins étrange dans sa concision, ses rebondissements inattendus créant des ruptures de rythme et de tonalité, et ses mystères (que signifie ce plan récurrent qui envahit l’écran en le troublant de son bleu? la réponse « supposée » sera explicitée comme a posteriori à la toute fin du film… encore que…)
Non pas un film sur le vide ou le néant « existentiel » ; mais plutôt sur les « choix de vie » face à un lointain inaccessible ou définitivement révolu.
Film crépusculaire (cf le titre) dans un contexte de violence brutale.
Violences sociales (la narration oppose le mode de vie de richissimes touristes nantis -dont la famille de Neil- et l’existence précaire de la population locale)
Crimes « gratuits » crapuleux (ou dictés par la loi du talion) et impunis « On vit avec la violence au quotidien au Mexique, – alors soit on va vivre ailleurs, soit on cherche à comprendre. En tant qu’auteur, je me dois d’étudier cette réalité » affirme le réalisateur
Un film qui cultive l’épure et dans lequel Tim Roth incarne à merveille une fausse indolence
A voir
Colette Lallement-Duchoze