de Quentin Dupieux
avec Alain Chabat (Alain), Léa Drucker (Marie), Benoît Magimel (Gérard), Anaïs Demoustier (Jeanne), Lena Lapres (Mimi), Mikaël Halimi (le stagiaire), Stéphane Pezerat (Franck Chaise), Marie-Christine Orry (madame Lanvin), Grégoire Bonnet (le docteur Urgent), Nagisa Morimoto, Roxane Arnal
Un couple achète une maison qui, selon l'agent qui leur a fait visiter le bien, dispose d'une trappe secrète pouvant changer le cours de leur vie.
Moins déjanté que le pneu psychopathe tueur Rubber, moins foutraque que Wrong Cops (Wrong Cops - Le blog de cinexpressions Le daim (Le Daim - Le blog de cinexpressions ou Au poste–( Au Poste! - Le blog de cinexpressions), plus abouti -car on a l’impression parfois d’un inachèvement - que Mandibules, Incroyable mais vrai "actualise" (et prend au "pied de la lettre" ) une thématique qui a fait florès et dans la littérature et au cinéma : le rêve d’immortalité, à travers le couple Alain /Marie, et il s’attaque à un autre concept : le virilisme qu’il écorne et fait voler en éclats (sens propre et figuré) à travers le couple Gérard/Jeanne
Le film obéit aussi à une dynamique interne qui va entraîner le spectateur de l’absurde vers un conte plus "moral"
On accède à un tunnel par une trappe (chausse-trappe !! bien évidemment) sise au cellier et… on est assuré non seulement de "remonter" à l’étage mais surtout d’être rajeuni de 3 jours toutes les 12 heures.. Une faille "spatio-temporelle" Si Alain est trop investi dans son travail, (du moins est-ce son excuse !!!) pour se laisser tenter, sa femme en revanche est décidée à "remonter" le temps, rajeunir et débuter une carrière de mannequinat. Comique de répétition (descente, interrogations face au miroir, minauderies) et montage accéléré -dans la deuxième partie--, épousent cette thématique du "voyage dans le temps" qui connaîtra une fin douloureuse, dont la morale "humaniste" si évidente se passe volontiers de commentaire. Des images de putréfaction (gros plans sur des vers à l’intérieur d’une pomme à la saine apparence, fourmis qui s’échappent de la paume de la main, illustrent ô combien la putréfaction inéluctable des corps, et pourquoi pas des couples !!!)
Histoire dans l’histoire que celle du patron (employeur et ami d'Alain) imbu de sa personne, égocentrique, mâle au sexe triomphant (non plus grâce au viagra mais aux nouvelles technologies de fabrication japonaise dont on taira la nature pour ne pas spoiler…). Le triomphalisme de façade s’en viendra lui aussi percuter une dura lex -ici celle de l’inanité de la "performance" sexuelle…
Deux acteurs fidèles (Alain Chabat Anaïs Desmoutier ) et deux nouveaux venus, Léa Drucker et Benoît Magimel, vont composer avec talent la « galaxie » Dupieux
Ce qui est tout à fait nouveau chez ce réalisateur -surtout pour les dernières séquences- est cette ambiance de "sagesse mélancolique" que renforce un clin d’oeil à la peinture impressionniste -le cadre champêtre évoquant une toile digne des peintres du XIX° siècle
A voir
Colette Lallement-Duchoze