de Nathalie Álvarez Mesen ( Costa Rica 2021)
avec Ana Julia Porras Espinoza Daniel Castañeda Rincón Flor María Vargas Chaves Wendy Chinchilla Araya
présenté à la Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2021
Dans un village reculé du Costa Rica, Clara, une femme de 40 ans renfermée sur elle-même, entreprend de se libérer des conventions religieuses et sociales répressives qui ont dominé sa vie, la menant à un éveil sexuel et spirituel.
Clara la guérisseuse, Clara l’oreille confidente de Yuca sa jument immaculée, Clara la corsetée (sens propre et figuré) Clara sévèrement punie (piments ou brûlure des mains) quand elle enfreint certaines règles édictées par une mère férocement sévère (qui encaisse les « bénéfices » des « croyants » mais refuse une opération salvatrice), Clara l’épouse de la glèbe, l’amoureuse des insectes (cf le souffle qui va ranimer le lucane) cette femme en osmose avec les arcanes de la forêt entend l’appel de son corps et dans la solitude d’une chambre spartiate s’adonne aux plaisirs solitaires, ses gloussements déchirent le silence de la nuit. Santiago le travailleur cristallise aussi cette épiphanie (et la sensualité est incarnée par la bouillonnante Maria, sa nièce)
Après un si long sommeil après une si longue absence Clara Sola, 40 ans, accède enfin à la Vie : elle "débloque" toutes les cages (celles qui délimitent un territoire autorisé dont rend compte la première séquence, celles plus subtiles et moins visibles surgies d'un tréfonds)
C’est cet itinéraire que filme Nathalie Alvarez Mersen -jeune réalisatrice suédo-costaricienne- dans un « conte » empreint de « réalisme magique ».
L’actrice qui est quasiment de tous les plans impose -par son visage son regard hébété son dos déformé par la scoliose, ses positions de recluse ses dialogues muets avec le monde animal ou tellurique- une focalisation interne (le séisme, l’embrasement de la Vierge, la couronne de lucioles) qui parfois (et c’est dommage) ne se départit pas d’une forme de dolence et d’indolence.
On est séduit certes mais on n’est pas emporté dans (par) cette « unité cosmique »
Colette Lallement-Duchoze