14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 05:19

Victor, la vingtaine, vit en couple avec Charlotte dont il attend un enfant. Quand survient un accident à la centrale nucléaire voisine, il se retrouve confiné dans une ferme avec ses anciens copains du village, alors qu’ils auraient dû évacuer la zone. La pluie menaçant, ils guettent le passage du nuage radioactif. En 24 heures, ils vont perdre toutes leurs certitudes.

L'été nucléaire

Première séquence:  nous suivons Victor (Shaïn Boumédine), qui court à belles enjambées dans de vastes champs…. Isolé du monde à cause de ses écouteurs, il n’a pas entendu la sirène d’alarme ! celle de la centrale voisine…

Ces premiers plans impeccables de rapidité et de fusion avec les paysages vont contraster avec l’expérience du confinement imposé

 

Au mouvement s’opposera l’immobilité -hormis une échappée de Victor qui, malgré les consignes très strictes veut rejoindre sa compagne- et de Louis (Théo Augier) parti à sa recherche. Une vie  se fige (les travellings sur les rues désertes de la ville, les plans sur les façades des commerces fermés le prouvent aisément).  A la liberté succédera l’emprisonnement. Démunis impréparés (on applique les « directives » officielles glanées sur le petit écran en calfeutrant les issues…) les six jeunes, bien que différents, vont faire face ensemble à cette tragique situation -Une alerte nucléaire niveau 5 !!!.- Un groupe solidaire qui fera abstraction des individualismes. Un groupe qui se pose des questions : au déni initial (le discours officiel -comme à l'accoutumée d'ailleurs-  tient à minimiser l'ampleur de la catastrophe)  succédera la douloureuse acceptation (le réalisateur dit s’être inspiré de l’accident nucléaire survenu en 1980 à la centrale de Saint Laurent des Eaux près d’Orléans et s’être interrogé sur les « aléas de l’atome au service de l’homme ») Un groupe qui, soudainement et peut-être pour toujours, ne peut maîtriser son destin !

 

Angoisse et vertigineuse attente ! Gaël Lépingle -avec plus ou moins de succès- s’efforce de les rendre palpables (regards gestes cris d’effroi au moindre bruit suspect) et  la bande-son en décuple les effets.

24h ! une éternité !

 

Ce film résonnera de coïncidences troublantes avec le vécu des spectateurs qui furent assignés à domicile, effrayés par la menace de la contamination… (alors qu’il a été réalisé avant le premier confinement de 2020)

Or qu’il s’agisse de menace nucléaire ou de pandémie ne vit-on pas en sursis, « la mort aux trousses » ?

N’est-on pas en droit d’interroger les pouvoirs publics sur leurs options programmatiques ?

 

Et ce film a au moins le mérite de dénoncer l’impréparation collective en cas d’accident !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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