de Pawo Choyning Dorji (Bhoutan 2020)
avec Sherab Dorji : Ugyen Dorji; Ugyen Norbu Lhendup ; Michen, Kelden Lhamo Gurung :Saldon; Pem Zam : Pem Zam, Sangay Lham : Kencho; Chimi Dem : Pema
Nommé aux Oscars 2022
Un jeune instituteur du Bhoutan est envoyé dans la partie la plus reculée du pays. Loin de la ville, le quotidien est rude, mais la force spirituelle des habitants du village transformera son destin.
Un récit initiatique (Ugyen, guitare et IPod en bandoulière rêve d’un avenir glorieux de chanteur en Australie, mais il doit s’astreindre aux règles de l’ascétisme pour mener à terme son contrat avec le royaume, une dernière affectation !) une célébration des vertus du bouddhisme, (incarné par les rares habitants de Lunana) des paysages somptueux, oui le film du bhoutanais Pawo Choyning Dorji (dont c’est le premier long métrage) ne peut que séduire !! Encore que...
Opposition ville/ montagnes à la solitude majestueuse, réalité moderne/sagesse ancienne, mouvements de caméra saccadés quand Ugyen est encore dans l’hésitation puis caméra fixe quand il est parvenu au somment, visages poupons d’enfants aux regards avides de savoir, et à la simplicité bienveillante ; une école/étable au dénuement total, la présence d’un yack tutélaire ! un immense respect pour la nature, Yak lebi lhadar, le chant des éleveurs qui parle de séparation et de sacrifice dédié à cet auditoire somptueux dans sa sauvagerie même que sont les montagnes aux sommets enneigés, tout cela participe d’une démonstration ....un peu appuyée…
L’essentiel serait-il ailleurs ? Ne pas oublier que le Bhoutan est un petit royaume qui recherche le gross national happiness -inscription que l’on peut lire dès le début sur le tee-shirt d’Ugyen- soit le BNB bonheur national brut… Or ce film ne dit-il pas en creux les conflits sociétaux du Bhoutan, et par-delà ne s’interroge-t-il pas sur les méfaits de l’individualisme -irrigué par la mondialisation outrancière- en lui (leur) opposant les vertus du partage de la solidarité dans le dénuement même ??
Il s'agit d'une histoire humaine universelle, sur la quête de ce que l'on désire, de sa place [dans le monde], du bonheur, (propos du réalisateur)
Un film à voir !
Colette Lallement-Duchoze
Petit rappel : « l’école du bout du monde se trouve à Lunana. Situé à 3400 mètres d'altitude et à 10 jours de marche de la route la plus proche, ce village du Bhoutan où a été tourné le film ne compte pas plus d'une cinquantaine d'âmes. L'électricité n'est produite que grâce à l'énergie solaire. Pour y acheminer les équipements et matériels nécessaires au tournage du film, il a fallu recourir à 75 mules. Plus de 70 voyages en hélicoptère ont été effectués pour le transport des acteurs et actrices, et des équipes de tournage.
Si le Bhoutan privilégie le bien-être de sa population plutôt que sa croissance économique, des milliers de Bhoutanais et Bhoutanaises ont quitté le pays ces dernières années à la recherche de meilleures opportunités économiques et de formation; l’Australie est devenue « le pays de rêve "