16 avril 2022 6 16 /04 /avril /2022 05:17

Ce 18 avril 1972, 15 000 manifestants défilent à Saint-Brieuc en chantant, à la suite de Gilles Servat : On ne travaille pas un fusil dans le dos, allusion à l'occupation de l'usine du Joint français par les CRS.

50 ans plus tard, ce printemps 72 reste le Mai 68 breton. C’est l’événement qui a tout changé. Le conflit devient emblématique des nouvelles formes de lutte des années 70 mais aussi des combats d'une région pour son identité, sa culture et sa langue.

Avec son documentaire Voici la colère bretonne, Jean-Louis Le Tacon colle aux événements, et nous fait vivre l’intensité du soulèvement.

Découvrez également trois témoignages de protagonistes des manifestations, dont celui de de Gilles Servat, et tout notre dossier sur ce moment-clé de l'histoire bretonne.

Des images galvanisantes pour une émotion toujours intacte.

L'équipe de KuB

Voici la colère bretonne (50 ans du  Joint Français)

Avec Voici la colère bretonne, Jean-Louis Le Tacon saisit, en cinéma direct, la convergence entre révolte anticapitaliste et renaissance du breton comme langue de contestation du pouvoir parisien. Les images des foules surmontées de gwenn ha du flanqués de drapeaux rouges, les rues de Saint-Brieuc où résonne l’Internationale, les chants traditionnels bretons qui prennent des consonances révolutionnaires… tout cela mérite d’être vu et entendu aujourd'hui, 50 ans après les faits.

On est encore dans les 30 glorieuses, l'usine bretonne du Joint français est l’une des cent filiales d’un empire financier de 113 000 employés. Les marges sont considérables, le PDG du groupe (et vice-président du patronat français) s’en vante… Magnanime, il a fait de grands sacrifices pour donner du travail aux Bretons... En réalité, c’est la collectivité qui, en 1962, a mis la main au portefeuille pour faire venir le Joint à St-Brieuc : primes à l’embauche, exonération de patente, terrain offert 

"Avec une grande sobriété de moyens et d’écriture, Le Tacon met en place le petit théâtre où les dirigeants déroulent, avec une intonation aristocratique, leur discours d’un autre temps. Dans la rue, ça se bouscule, ça gueule : Le joint de St-Brieuc c’est le bagne ! La reprise de slogans comme À bas l’État policier, CRS=SS et Le fascisme ne passera pas confirment que ce printemps 72 aura bien été le Mai 68 breton."

Voici la colère bretonne (50 ans du  Joint Français)

Face à Face, Guy Burniaux, ajusteur au Joint Français et son ami de lycée devenu CRS : la photo prise par Jacques Gourmelen fera le tour du monde ! • © DR Jacques Gourmelen

Voici la colère bretonne (50 ans du  Joint Français)

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