9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 06:07

documentaire de  Pierre Schlesser (Suisse 2021) 32'

 

Visions du réel 2021

Mentions spéciales du jury labo et du jury du prix documentaire festival international du court métrage Clermont Ferrand février 2022

 

à voir sur Tënk

L'Huile et le Fer - Tënk (on-tenk.com)

A travers la figure de son père décédé dans un accident du travail  -commune de Dieuze en Moselle, Pierre évoque son coin de campagne où l'on reçoit le labeur en héritage et n'oublie jamais la petite "musique de son enfance", celle des arbres coupés à la tronçonneuse, celle des machines outils sur le métal, celle des usines. Ce film met en évidence les gestes répétés, il veut évoquer le rapport de la dévotion au labeur qui fait le quotidien des habitants

Un film pudique au lyrisme discret un acte de foi dans la capacité du cinéma à rendre justice aux siens ceux dont les corps ont été dévorés par la malédiction du labeur quotidien

L'huile et le fer

Commentaire de Tënk

Notre Coup de cœur de la semaine porte un nom qui a presque une odeur : L’Huile et le Fer. L’huile qui huile le fer des outils et des scies, l’huile des coudes qui toutes leurs vies charrient du bois ou sortent un légume de terre. Nous sommes très heureux de vous présenter enfin ce très beau film que Tënk a accompagné lors de sa production. Un moyen métrage qui sous sa douceur porte une grande colère : celle d’un fils qui a vu son père se tuer à la tâche, qui a vu tout son entourage ouvrier vivre une vie de labeur insensé. Un film qui questionne l’idée même, bien fichée en nous, que le travail serait une valeur pour laquelle nous devrions tout naturellement sacrifier notre santé, notre temps, tout. À voir !

Je voulais en premier lieu traiter de l’épuisement des corps par le labeur. Je me suis donc attardé sur des gestes répétitifs qui usent. Et puis, je crois que c’est le philosophe Giorgio Agamben qui dit du cinéma que c’est « la patrie du geste », je trouve cette idée très belle. Tous ces gestes de travail manuel qui parcourent le film me sont familiers mais je les ai rarement vus au cinéma, alors je les ai filmés pour les faire entrer dans la patrie du geste, pour les célébrer et les archiver. Quant à la bande son, nous avons travaillé à partir de machines et de moteurs qui produisent un son très rythmique et presque toujours dans le même tempo. Ce rythme est celui des cadences infernales qu’imposent ces machines mais il m’évoquait celui d’un battement de cœur ou d’un projecteur de cinéma analogique. Nous avons donc abordé la bande son en travaillant sur les correspondances qui peuvent se faire entre des sons réalistes et l’imaginaire qu’ils peuvent susciter. Nous avons ainsi tenté de créer une sorte de chant de machines qui invite le spectateur à entrer dans un état de méditation (Pierre Schlesser)

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