de Gustave Kervern et Benoît Delépine (2022)
avec Vincent Macaigne, Jonathan Cohen, India Hair, Jenny Beth, Doully Laetitia Dosch, François Damiens, Yolande Moreau, Anna Mouglalis, Thomas VDB, Anne Benoît
Tourné fin 2021 en Occitanie, le film est monté rapidement pour être diffusé juste avant l'élection présidentielle
A la veille d’un vote pour entériner la construction d’un parc de loisirs à la place d’une forêt primaire, un maire de droite décomplexée essaye de corrompre son confrère écologiste. Mais ils se font piéger par un groupe de jeunes activistes féministes qui réussit à les coller ensemble. Une folle nuit commence alors pour les deux hommes, unis contre leur gré.
Des vitraux aux couleurs vives envahissent l’écran alors que retentit l’hymne de Nina Hagen Naturträne et que défile le générique ; puis on devine des « morceaux » de fleur, des oiseaux et des feuilles…Ce préambule est-il annonciateur d’une utopie colorée, celle du « vivre ensemble » ? ou du moins d’un projet, d’un cadre où s’exercerait la « communion » entre les êtres et la nature ?
Et voici son argument narratif loufoque : deux rivaux politiques « condamnés » à « marcher ensemble » tel un quadrupède car ils sont littéralement « collés » l’un à l’autre (pour ne pas dire « l’un dans l’autre »). Ainsi sera illustré -premier degré- le slogan de campagne « en même temps » si cher à Macron ; une « conjugaison » au sens propre, à cause de ces « colle girls » (trois activistes féministes , "fuck le patriarcat") et de leur glu…punitive drôlement efficace.
Nous allons suivre pendant une nuit, le tandem Didier Bequet (Jonathan Cohen) ou la droite décomplexée et Pascal Molitor (Vincent Macaigne) l’écolo mollasson plutôt bobo. Qu’ils soient en costume ou en « tenue de camouflage », au volant d’une voiturette électrique ou sur une trottinette (électrique elle aussi). Pour "sauver leur peau" (sens propre) les deux comparses n’auront de cesse de chercher à se "décoller" Et les consultations -traitées en longs plans séquences-, auprès d’une sophro, d’un véto, d’un tenancier de bar américain se donnent à voir, à lire comme autant de « vignettes » comiques et assassines, car le duo Kervern/Delépine épingle les travers d’une société déboussolée par des politiques incapables et en même temps tire à boulets rouges sur TOUT (et ce malgré une fin paternaliste ….douteuse…ou politiquement correcte ???)
Un road movie (genre que le duo de cinéastes affectionne depuis Aaltra) ponctué de formules savoureuses ou potaches
Un film qui malgré des excès, des situations lourdingues, (mais n’est-ce pas le propre de la caricature ?) et son enlisement parfois, plaide pour l’écologie et le féminisme !
Un film militant ??? à vous de juger
En cette année d’élection présidentielle en France, il nous paraissait utile de faire le point sur le pouvoir politique, en particulier local. En ce qui me concerne, mon père ayant été maire d’un bourg en Picardie pendant près de quarante ans, et suivant de près la vie de mon village en Charente, je trouvais intéressant de faire un portrait humain de ceux qui nous gouvernent. Avec leurs bonnes et mauvaises volontés. Leurs limites. Leurs angoisses aussi » (Benoît Delépine)
Colette Lallement-Duchoze
petit florilège
communiste? je le fus la preuve j'ai vendu des chaussettes Che Guevara à la fête de l'huma
ai viré à l'extrême droite? c'est là qu'il y a le plus de blondes au mètre carré
c'est ça le grand remplacement : elles (les femmes) vont nous prendre tous nos boulots; avant elles passaient toutes à la casserole
le Ramadan c'est comme la fashion week on a l'impression que c'est tout le temps
je ne suis pas rigolo, le réchauffement climatique c'est pas rigolo
vous risquez la double déchirure