13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 06:26

de James Vaughan (Australie 2021) 

avec   Fergus Wilson, Emma Díaz, Amelia Conway, Greg Zimbulis, David Gannon, Malcolm Kennard

 

Festival Rotterdam 

Après une rencontre fortuite, Ray et Alice décident d’aller camper. Pendant le voyage, la tension monte alors qu’ils s’essaient à la romance. De retour à Sydney, leurs mésaventures se poursuivent, lorsque Ray essaie d’obtenir un emploi de vidéographe de mariage chez un client étrange.

ou

Ray et Alice, la vingtaine, ne manquent pratiquement de rien dans la vie – et c’est peut-être leur plus gros problème. Que ce soit en termes d’amitié ou d’amour, de temps libre ou de travail, il n’y a guère d’enjeux dans leur existence. Une fois qu’ils ont tacitement enterré leurs vagues ambitions, tout ce qui reste, ce sont des tentatives timides aux résultats indéterminés…

Friends and strangers

« Cette comédie pleine d’esprit, empreinte de la célèbre ironie australienne, à l’esthétique rohmérienne trompeuse, donne un aperçu du désœuvrement millénaire. Une nouvelle facette de Sydney est dévoilée, tandis que le paysage urbain se transforme en un lieu de rencontres maladroites. » ( Mubi)

 

 

 

J’ai toujours su que le film serait majoritairement composé de plans fixes. C’est un parti-pris esthétique qui laisse énormément de place aux détails, et qui donne lieu à un travail de précision sur le placement des comédiens, des lumières et des décors à l’intérieur du cadre. De façon générale, cela rend la mise en scène plus riche.

Je prends plaisir à consacrer du temps à cette étape, qui demeure un travail collégial.

Cela me paraissait également être un choix adéquat dans la mesure où cela souligne qu’il s’agit d’un film d’observation, même si paradoxalement les personnages observés sont si énigmatiques qu’ils défient toute interprétation. A mes yeux, les plans fixes permettent de mettre le doigt sur cette contradiction-là.

De plus, j’ai toujours aimé me fier à la structure classique des différentes gammes de plans (gros plans, rapprochés, d’ensemble…). Aussi approximatives soient-elles, ces catégories génériques sont pour moi une honnête retranscription de la manière dont on voit et observe les choses. A l’intérieur-même de ces conventions somme toute banales se trouve un océan infini de contrastes, de jeux et d’expérimentations. C’est surtout en travaillant avec le brillant chef opérateur Dimitri Zaunders que j’ai pu établir le style visuel du film. Nous avons réduit les éclairages au plus strict minimum (ce qui était paradoxalement loin d’être simple), et nous avons utilisé le plus possible les éclairages naturels. Nous avons soigneusement élaboré le planning de tournage en fonction de la lumière du jour. C’est cela (ainsi que les plans d’insert sur les rues calmes de Sidney, les parcs et les points de vue sur le port) qui crée ce sentiment de voluptueuse sérénité et de profondeur. Je souhaitais que ces paysages soient presque dignes du jardin d’Éden. Je souhaitais qu’ils traduisent à la fois le charme esthétique de Sidney (tout en conservant des indices sur son histoire précoloniale), et une certaine superficialité. Celle de certaines personnes aisées et paresseuses du milieu de l’art, léthargiques à force de trop s’écouter et de rester sans but, mais aussi la superficialité de la société dans son ensemble : notre auto-satisfaction permanente, notre lâcheté morale et la profonde illusion sur qui nous sommes vraiment. (propos du réalisateur)

Un film que je vous recommande 

 

à voir sur la plate-forme Mubi

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