de Tarzan & Arab Nasser 2020 France, Allemagne, Palestine, Portugal, Qatar
avec Salim Daw, Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi, George Iskandar, Manal Awad, Hitham Al Omari.
Issa, un pêcheur de soixante ans, est secrètement amoureux de Siham, une femme qui travaille comme couturière au marché. Il souhaite la demander en mariage. C’est alors qu’il découvre une statue antique du dieu Apollon dans son filet de pêche, qu’il décide de cacher chez lui. Quand les autorités locales apprennent l’existence de ce trésor embarrassant, les ennuis commencent pour Issa.
A Gaza malgré les bombes, malgré les "mutilations" les "privations", le peuple "continue à aimer vivre, espérer, faire la fête": tel est le message-hommage des frères Nasser dans leur deuxième long métrage
Comme dans Dégradé (cf Dégradé - Le blog de cinexpressions) ils prennent comme pré- texte un fait "avéré": (le lion volé en 2007 au zoo de Gaza par une famille locale (Dégradé); ici la fameuse statue d’Apollon, retrouvée en 2013 au large de Gaza), pour créer une comédie légère sur fond de "tragédie" (les détonations des raids israéliens, les coupures de courant, les arbitraires dans les arbitrages, l’enfermement des habitants, la police tatillonne et véreuse du Hamas). Plus abouti que Dégradé Gaza mon amour n’en souffre pas moins de négligé, et de facilité dans certains rendus (jeu outrancier des reflets, abondance de clichés)
Ce film tourné dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban et au Portugal, vaut surtout pour le jeu de l’actrice Hiam Abbas (sobre pudique solaire) et de Salim Daw (irrésistible en sexagénaire aussi candide qu’un collégien…) et pour l’exaltation de la pudeur romantique alors que les pires catastrophes sont détournées par un humour "décalé" (que d'aucuns vont comparer avec celui de Suleiman ou même de Kaurismaki)
Le burlesque flirte allégrement avec le drame, - Issa sectionne « malgré lui » le pénis de la statue et c’est la virilité qui devient un enjeu financier, un pénis enrobé puis examiné exhibé évalué !! et le pêcheur croupira dans la moisissure des geôles -
Mais c’est bien l’amour entre deux sexagénaires qui est au centre de ce « feel good movie » dont la dernière scène sur le bateau (alors que s’affiche le générique) a les éclats flamboyants de l’embrasement des corps ; ces « feux de l’amour » gage de survie par-delà d'autres embrasements (flammes et crépitements des bombardements à l'assaut de la ville!!)
Colette Lallement-Duchoze