Documentaire réalisé par Flore Vasseur (France 2020)
Présenté à Cannes le 10 juillet 2021 (section éphémère "Le cinéma pour le climat" )
Un film sur le pouvoir de rébellion de la nouvelle génération face aux injustices d'un monde en train de s'effondrer...
Ce documentaire à valeur de manifeste et traité telle une Odyssée ne peut que "séduire".
Une foi sincère inébranlable, une détermination à toute épreuve animent ces 7 « jeunes » qui œuvrent en différents endroits de la planète (Indonésie Liban USA Malawi Brésil Ouganda Grèce) non seulement contre la pollution mais aussi et surtout pour les droits humains, l’accès à l’éducation et/ou l’alimentation, la justice sociale.
Melati, 18 ans (au moment du tournage) est notre fil d’Ariane. Originaire d’Indonésie elle a milité très jeune contre la pollution plastique qui ravage son pays. Avec sa sœur elle a mobilisé des milliers d’enfants et de touristes et obtenu par décret l’interdiction de la vente et de la distribution de sacs, d’emballages et de pailles en plastique sur leur île. Elle croit au pouvoir de sa génération et c’est elle qui part à la rencontre de jeunes engagés pour la planète, c’est elle qui interviewe les 6 autres protagonistes sous l’œil bienveillant de la documentariste Flore Vasseur
Bigger than us obéit à une structure assez (trop peut-être) classique : un prologue, 7 séquences (chacune correspondant à un « acteur » sur son lieu d’intervention); le raccord est assuré par les propos de Melati ; puis un bilan conclusif à valeur de « chœur ». Au début de chacune des séquences, des encarts (chiffres du HCR ou d’autres organismes par exemple) qui insistent sur les inégalités sociales criantes, sur des choix mortifères pour la planète, sur les profits éhontés de certains spéculant sur la misère des autres. Le « personnage » va s’exprimer en frontal -quand il n’est pas héroïsé par des plans en légère contre plongée, isolé sur un promontoire qui surplombe son environnement…- puis la caméra nous immerge dans son « action » In situ. (Mohamed réfugié syrien au Liban parmi ses écoliers, Mary Finn portant secours aux migrants arrivant des côtes de Turquie sur des canots de fortune…).
Ainsi le spectateur tout en partageant l’expérience de chacun et témoin de toutes les initiatives pour améliorer les situations, est confronté aux dérives des systèmes « politico-économiques ».....
Or n’est-ce pas le but recherché : provoquer une prise de conscience, inciter à se mobiliser afin d’agir collectivement ?
Ce documentaire -authentique leçon d’engagement et de respect pour la planète et pour autrui-, engagement pour "plus grand que soi", aura-t-il convaincu ?
à vous de juger
Colette Lallement-Duchoze