20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 06:04

 

de Charline Bourgeois-Tacquet (France 2020)

avec Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, (Emilie)  Denis Podalydès, (l'amant, le mari d'Emilie)  Bruno Todeschini (le père d'Anaïs) Anne Canovas (la mère ) , Xavier Guelfi (le frère ) Grégoire Oestermann (le directeur de thèse) Christophe Montenez (Raoul l'ex petit ami) 

 

présenté à la Semaine de la critique, en séance spéciale du 60ème anniversaire de la sélection

 

Anaïs a trente ans et pas assez d'argent. Elle a un amoureux qu'elle n'est plus sûre d'aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Émilie… qui plaît aussi à Anaïs. C'est l'histoire d'une jeune femme qui s'agite. Et c'est aussi l'histoire d'un grand désir

Les amours d'Anaïs

 

Frondeuse sémillante incandescente insouciante (du moins en apparence !!) le personnage éponyme du film de Charline Bourgeois-Tacquet -admirablement interprété par Anaïs Demoustier- ne cesse dans un premier temps de courir pédaler gravir les escaliers avec l’impression de ne pas toucher le sol, et sa désinvolture (avec sa propriétaire avec ses supérieurs avec son petit ami par exemple) pourrait ….à la longue ….agacer,  tout comme son élocution ultra rapide qui transforme le discours en logorrhée.

 

Or si le titre induit une pluralité (voire une multitude) les amours d’Anaïs se limitent - dans les faits- à UNE révélation amoureuse et peu importe le "genre" ("il fallait que la question de l'orientation sexuelle n'en soit pas une et que le personnage ne se la pose jamais. Parce que la seule chose qui guide Anaïs c'est son désir. Elle se laisse emporter par ses pulsions ses envies  et je trouvais ça beau qu'elle aille jusqu'au bout sans se poser de questions") 

Et les sourires illuminant son visage le laisseront légèrement emperlé de douleur (déjà à l’écoute de la souffrance, celle d’une mère affectée par la récidive d’un cancer, elle avait laissé jaillir des pleurs)

 

Un générique tout en couleurs flashies , une volubilité (qui ira s’amenuisant)…un corps qui se dénude à une vitesse électrisante, une partition musicale signée Nicola Piovani (avec entre autres Ravel et Henry Purcell) l’opposition entre l’écrivaine quinquagénaire solaire (séduisante Valeria Bruni Tedeschi) voire hédoniste et la pétulante Anaïs trentenaire etc… Oui le film est une "comédie"  légère et grave à la fois. Oui les « bobos » germanopratins, les milieux de l’édition sont épinglés mais … en douceur….juste éraflés!!!

Tout cela est réjouissant et rafraîchissant  certes, mais…sans plus…

 

Et si le roman de Duras  "Le  ravissement de Lol V. Stein " (où un homme invente la vie de celle qu’il aime à partir du peu qu’il sait d’elle) ce roman qui a été  comme le livre de chevet d'Emilie et qui a séduit Anaïs, était comme la clé de voûte de cette cathédrale hédoniste ? ou du moins au centre de la relation  Anaïs / Emilie ?

 

A vous de juger !!

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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