15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 06:17

de Chloé Zhao (E-U 2020)

 

avec Frances McDormand, David Strathairn

 

Lion d'Or Venise

Triple récompense aux Oscars 

Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle. De vrais nomades incarnent les camarades et mentors de Fern et l’accompagnent dans sa découverte des vastes étendues de l’Ouest américain

 

Nomadland

 

Osons l’affirmer sans ambages ; ce film -un road movie initiatique ? - encensé par une critique dithyrambique ne saurait être le film de l’année, ni le film à voir absolument 

 

Certes la réalisatrice en adaptant Nomadland : Surviving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder renoue avec une tradition de l’Amérique -Les nomades sont les héritiers de nos pionniers, ils perpétuent avec dignité la tradition de l’Amérique, dit la sœur de Fern ; des nomades solitaires mais solidaires. De même qu’elle renoue avec les  "origines"  du cinéma américain

Certes l'actrice Frances Mc Dormand incarne avec brio une veuve qui parle peu mais dont le regard et le sourire sont constamment à l'écoute de l'Autre 

Certes dans ce road movie une attention spéciale est accordée aux paysages : ils ponctuent et scandent la « narration » (encore que filmés à différents moments du jour, ils s’apparenteraient souvent par leur chromatisme à des cartes postales et ce faisant sont traités comme des décors -certains somptueux!!- et non comme des personnages)

 

Mais que de mièvrerie (musique incluse) !

Les conséquences tragiques de la crise de 2008 semblent éludées sous le vernis de la « résilience » 

Et ce n’est pas en mettant bout à bout des bribes d’existence (de survie ?) (Fern déféquant, Fern grelottant de froid ou se sustentant de soupes en conserve, Fern employée chez Amazon ou dans la restauration rapide) ni en exhaussant le minimalisme au rang de principe esthétique, que le film serait « réaliste »

 

Empathique le film l’est assurément

Mais hélas lénifiant !

 

Un bémol :il inviterait à une réflexion sur l’exil et l’errance -dont témoignent la construction circulaire, et le credo « I’m houseless, not homeless » -,

Mais une réflexion hors écran, hors champ !

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 Ps je vous recommande  l'article d'Erik Wahl  Nomadland : un avant-goût du monde d’apprêt (diacritik.com)

 

 

 

 

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