29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 09:02

de Elina Psykou (2017 Grèce France Bulgarie)

avec Viktor Khomut, Valery Tcheplanowa, Thanasis Papageorgiou

 

Festival international du film de Sarajevo - Prix Art Cinema Festival international du film de Tribeca - Sélection Officielle

 

Athènes, 2004, Jeux olympiques d’été. Misha, 11 ans, quitte la Russie pour rejoindre sa mère, Sofia, et vivre avec elle. Mais il ne se doute pas qu’un père l’attend à l’arrivée. La Grèce nage en plein rêve olympique alors que Misha est lui violemment propulsé dans le monde des adultes.

Son of Sofia

Grâce à la confrontation réalité et vie imaginaire ou fantasmée, aux effets spéculaires qu'illustrent ou renforcent les miroirs, les profondeurs de champ, les masques, l'omniprésence de la télévision  et la duplication de mini séquences, grâce à l’opposition entre le mutisme du gamin et la logorrhée du " beau-père"  -ex présentateur de télévision pendant la dictature, qui en lui enseignant l’histoire grecque veut inoculer certaines  vertus-,   et en situant l’action pendant les Jeux olympiques  2004 (censés exacerber la fameuse identité nationale…),  la réalisatrice plonge le spectateur dans le huis clos d’un appartement cossu, habitacle de rêves, collisions,  inimitiés, révélations,  qui devient le microcosme de la société grecque

Les illusions de Misha  tout comme celles de la Grèce vont se lézarder et vaciller. C’est l’enjeu de ce film

 

Misha était le prénom choisi en référence à la mascotte des Jeux Olympiques de Moscou 1980. Le "beau-père"  lui préfère Michael, de même il interdit chez lui la pratique de la langue russe, il incarne l’hellénitude forcée (s’intégrer à tout prix sinon c’est l’exclusion ou du moins la marginalisation).

Le passage à l'âge dit adulte est marqué par des scènes d'une violence essentiellement psychologique (c'est sur le visage de l'enfant pourtant impavide et dans ses yeux  que se lisent les prémices de sa révolte et les cruautés qui restent souvent hors champ)

 

Fin de l’enfance et des contes pour Misha. Fin de l’équilibre "bourgeois"  qu’avait souhaité Sofia (tiraillée entre l’amour pour son fils et les diktats du nouvel époux). Fin de la trêve olympique, de ses tromperies (exaltation des exploits et fierté nationale)

 

Écoutons la réalisatrice

Mon film tourne autour des stéréotypes sur le bien et le mal. A la fin du film, il doit être clair qu'il n'y a ni bien ni mal mais seulement des points de vue différents

 

Si le film a un sujet, c’est bien la construction de l’identité, qui est un savant mélange d’identité nationale, sexuelle, linguistique, religieuse et politique. Bien entendu, la première est de nos jours au cœur des discussions, et elle est aussi importante que l’identité religieuse ou politique. Nous vivons une période de transition, si bien que nous avons des difficultés à savoir à quoi nous rattacher : sommes-nous Européens, Grecs, chrétiens, musulmans, de gauche, de droite, homo, hétéro, ou simplement des êtres humains ?

 

Un film que je vous recommande 

à voir sur artekino 

 

Colette Lallement-Duchoze

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