De Ricardo Trogi (Canada Québec 2018)
avec Jean Carl Boucher (Ricardo) Sandrine Bisson (Claudette Trogi la mère de Ricardo) Claudio Colangelo (le père) Juliette Gosselin (Marie-Eve Bernard) Alexandre Nachi (Arturo) Mamoudou Camara (Mamadou)
Ce film a obtenu lors de la 3ème édition du Gala Cinéma Québec, 4 récompenses:
L'Iris de la meilleure interprétation féminine, rôle de soutien (Sandrine Bisson) L'Iris du prix du public , L'iris du meilleur film, L'iris du meilleur réalisateur
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Parti rejoindre en Italie celle qu'il considère comme la femme de sa vie, un étudiant en scénarisation québécois voit son projet compromis par des mésaventures et un malentendu.
1991 clôt la trilogie de récits autobiographiques de Ricardo Trogi amorcée avec 1981, suivie par 1987.
Vous souvenez-vous de votre premier voyage? En 1991, j'avais 21 ans, j'étais à l'université et tout le monde partait. Certains dans l'ouest canadien, d'autres aux États-Unis. Moi ça été l'Italie. Pas parce que j'avais l'appel des grandes capitales culturelles. Non. Pour suivre la "vraie" femme de ma vie, Marie-Ève Bernard. C'est pour ça que le jour où elle m'a donné rendez-vous à Perugia, je suis allé la rejoindre, puis comme d'habitude, ça a été compliqué! (dossier de presse)
Le prof (scénarisation) recommandait vivement de « raconter une histoire que vous connaissez »
1991 est "l’histoire" de Ricardo Trogi, de ses tribulations aux accents picaresques ... hors du continent nord américain, pour rejoindre la "femme aimée"
Que le train soit à la fois réceptacle d’une conscience et ouverture au monde, que les différentes "escales" -Paris Perugia Rome (voyage forcé à l’ambassade du Canada suite à la perte de papiers!) soient le prétexte à des "rencontres", à des "imprévus et mésaventures", quoi de plus banal ? que les espoirs -ceux d’une âme romantique – se lovent dans les limbes et viennent se heurter à la réalité des "contingences" relèvent certes du cliché.
Mais tout cela est "compensé" par une narration en voix off (celle du réalisateur) où triomphent humour et auto dérision; par le jeu de l’acteur : sa nonchalance sa naïveté créent un décalage par rapport aux " événements" dont il est la "victime"
Compensé aussi par le rythme (des séquences survitaminées, des allers et retours entre le moment présent et un passé plus ou moins proche - le prologue illustrant les déconvenues de l’amoureux transi que fut le grand-père donnait le ton!). Les fantasmes sont illustrés par des séquences en noir et blanc en hommage (certes appuyé) à Fellini (Ricardo en Mastroianni)
Le film a été tourné au Canada et en Italie. Si certains paysages et monuments (Rome) n’échappent pas au chromatisme des cartes postales, la ville de Perugia vue du balcon (de l'appartement que Ricardo partage avec Mamadou) ou captée dans les lumières du jour finissant ou encore dans ses enfilades d’escaliers, dépasse les enjeux d’un décor et joue le rôle de personnage
Alors que la voix de Bob Dylan interprétant Like a rolling stone nous entraîne dans l’imaginaire de how does it feel
Une comédie agréable et sympathique ! (malgré quelques longueurs)
Colette Lallement-Duchoze