4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 05:05

Long métrage d'animation réalisé par Aurel (France, Espagne )

avec les voix de Sergi Lopez, Gérard Hernandez, Bruno Solo....  

 

 

 

Sélection officielle Cannes 2020

prix Fondation Gan

festival du film d'animation d'Annecy 2019

Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l'histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d'exception.

Josep
Ce film d’animation s’adresse principalement aux adultes et aux adolescents qui n’ont pas connaissance d’une page peu glorieuse de l’Histoire de France. Après la trahison de Léon Blum et du PS de l’époque de ne pas aider les républicains espagnols à lutter contre le putsch fasciste de Franco en 1936, le régime de 39 en rajoute une couche en emprisonnant le peuple espagnol vaincu, martyrisé, qui s’accumule à nos frontières.
Erreur fatale en 1936 d’un simple point de vue stratégique, mais aussi abandon par notre République de ses principes de solidarité pour la démocratie. Cette page noire de notre Histoire n’est pas la seule hélas. Le talentueux réalisateur Aurel sauve l’honneur en peignant ces moments tragiques avec brio et humour même parfois, nul pathos en tous cas.
 
500.000 réfugiés républicains en France à cette date qui ont été maltraités (euphémisme) jusqu’à l’arrivée des nazis. Certains Espagnols ont rejoint la Résistance en France, d’autres ont travaillé (ont été exploités serait le mot plus juste) par les paysans français notamment contents de trouver une main d’œuvre fragile et bon marché.
 
500.000 réfugiés en 1939 pour un pays de 45 millions d’habitants, aujourd’hui nous sommes 67 millions, et le gouvernement fait la fine bouche pour accueillir 2000 personnes ! Insupportable bégaiement du politique.
 
Très beau sur le plan graphique, bien accompagné en musiques, et ouvert sur des prolongements de réflexion, ce film relanceur de mémoire est à voir nécessairement.
 
Serge Diaz

 

je vous invite à lire cette interview datée du 1/10/2020 ("les partis pris étonnants du réalisateur" )

https://www.cnc.fr/cinema/actualites/aurel-la-pertinence-de-josep-nous-sautait-regulierement-au-visage_133375

Aurel dessinateur de presse (Canard enchaîné entre autres) fasciné par le parcours de Josep Bartoli et désireux d'en  faire un long métrage a certes privilégié  la période de la Retirada et des camps de "concentration" où s'accumulaient les "pouilleux" fuyant le franquisme (période  évoquée par Serge dans son commentaire ); et cet épisode infâme pour la France de 1939 entre hélas! en résonance avec la politique actuelle de notre pays à l'encontre des migrants..  Mais le film dans son ensemble   (en témoigne le titre éponyme ) rend hommage  à un homme engagé et militant,  à  un artiste,  au parcours étonnant, que découvriront maints spectateurs 

 

Si les dessins de Josep s'incorporent avec fluidité au récit  -et  parfois ils sont mis en exergue ou se superposent à ceux d'Aurel - le montage lui est assez complexe: car on est transporté d'une époque à une autre, d'un continent à un autre (Espagne France Mexique USA), d'un point de vue à un autre, - avec intrusion dans le rêve ou l'imaginaire-, mais cette complexité n'est-elle pas censée imiter les soubresauts de la mémoire, celle du locuteur? en l'occurrence un grand-père  -Serge le gendarme qui s'était  lié d'amitié avec Josep et qui, sentant la mort venir, raconte  à son petit-fils Valentin   le fabuleux destin de son ami (Josep : film sur la transmission aussi!) . Le choix des couleurs ( gris sombre, brun délavé pour la longue période dans les camps de Rivesaltes; couleurs éclatantes et chaudes pour la période mexicaine; ballet de scintillements  pour les rêves ) la maîtrise du dessin et de l'animation , le choix des musiques, tout participe de cette volonté de rendre hommage et de transmettre

 

Générique de fin:  de la  longue liste de remerciements on retiendra

"merci aux journaux qui publient nos dessins...."  Or  au moment même où se déroule  le procès de qui vous savez, un tel  remerciement n'a-t-il pas "force de loi" (sur la liberté de la presse, la liberté de penser???)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 


 

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