5 juillet 2020 7 05 /07 /juillet /2020 08:40

Anne Walberg est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au tempérament bien trempé. Guillaume est son nouveau chauffeur et le seul qui n’a pas peur de lui tenir tête. Sans doute la raison pour laquelle elle ne le renvoie pas

Les parfums

Fragrance et anosmie !

 

Un Tandem au départ mal assorti (cette situation renvoie au duo classique maître esclave) mais l’apprivoisement (c’est le fil narratif) ira jusqu’à métamorphoser l’un et l’autre et en faire des complices

Elle, ex diva du parfum chez Dior, qui, suite à une anosmie (qui revient d’ailleurs à intervalles réguliers,  symptôme d’une crise plus profonde) doit se contenter  de créer des ambiances olfactives ( retrouver les fragrances d’origine d’une grotte pour sa duplication ; pallier l’odeur trop forte du cuir chez un maroquinier par exemple). Bourgeoise corsetée dans ses rigides principes, elle s’oppose à son chauffeur (un homme bienveillant à l’humour bon enfant) qui a accepté ce boulot assez bien rémunéré afin de louer un appartement digne de recevoir sa fille en garde alternée. Elle,  insensible aux "plaisirs"  de la vie (alcool tabac sexe),  lui d’abord insensible aux effluves artificiels mais...

La relation qui nous est contée (loin des clichés d’une romance) repose sur un constat plaisant et même assez original.  Anne a certes du "nez" mais manque de "flair" ;  c’est l’inverse pour Guillaume…Et le rapport initial maître - valet  après quelques péripéties (dont certaines forcent le rire) sera chamboulé à défaut d’être inversé...

 

L’alternance road movie -sur les routes de France-, et pauses -consacrées au "travail olfactif » (la grosse valise à manier avec délicatesse, ce laboratoire portatif si précieux que l’on dépose dans les chambres d’hôtel) -, crée le tempo de même que certains champs contre-champs épousant la frénésie de l’un (renifler à tout prix…) vont rendre palpables la volatilité et la subtilité des "parfums" ou leurs irradiations capiteuses.

 

On retiendra aussi la musique de Gaëtan Roussel qui accompagne le duo dans la voiture qui serpente dans un tapis aux couleurs automnales de l’Alsace 2018 (vues aériennes) ainsi que la présence d’un Gustave Kervern presque méconnaissable en gérant d’une société de voitures de luxe, toujours attablé au fond d’un restaurant chinois...

 

Un film qui par-delà  son titre fait la part belle au(x) regard (s)

Un film pudique ? Oui

Lumineux ? À vous de juger...

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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