2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 06:11

d'Atom  Egoyan (Canada 2019)

avec David Thawlis (Jim) Laysla De Oliveira (Veronica) Luke Wilson (le père Greg)  Rossif Sutherland  (Mike) Alexandre Bourgeois (Clive)

Musique Mychael Danna

 

À la mort de son père, Veronica se confie et démêle les multiples secrets qui jalonnent l’histoire de sa famille.

 

Guest of honour

Traumatismes personnels exacerbations des passions, deuil, mémoire, culpabilité, transmission Atom Eogoyan aime explorer « les aspects sombres de la condition humaine » On connaît aussi sa prédilection pour la chronologie éclatée et les montages complexes en forme de puzzle The guest of honour illustre tout cela ; un  film qui peut tout autant séduire que déplaire (il a été paraît-il hué à Venise)

Au tout début voici Veronica et le père Greg ; celui-ci a besoin pour son oraison funèbre d’éléments informatifs sur la vie de Jim le père de Veronica.  C'est le prétexte à ...la résurrection d'un passé, destinée tant au père Greg  qu'à son double le spectateur 

Ainsi le film sera fait de flash back où chaque scène séquence ou suite de séquences est censée dévoiler le personnage tant dans l’exercice de son métier (contrôleur sanitaire) que dans son comportement de père et d’époux. Et simultanément se dévoile la personnalité de Véronica …

Personnalité restituée par bribes dans la distorsion des temporalités (Veronica face au père Greg c’est le présent de narration, Veronica enfant et son apprentissage du piano sous l’oeil bienveillant d’Alicia qu’elle soupçonne d’entretenir une relation avec son père alors que sa mère est très malade ; c’est le passé fait de suspicion et non-dits ; Veronica en tournée avec l’orchestre qu’elle dirige sous l’oeil jaloux du chauffeur de bus ; suite à un « canular » elle sera écrouée pour un « crime » qu’elle n’a pas commis..mais refuse une libération anticipée ....pour d'autres "crimes" antérieurs!)

Une succession de saynètes illustre le métier qu’exerce avec une rigidité extrême Jim le père, muni de ses badges Pass /Fail - ; Et c’est comme une visite guidée dans le Toronto des communautés émigrées (brasserie munichoise, restaurant arménien de la communauté libanaise, trattoria italienne, fast-food asiatique, etc..) L’inquisiteur a tous les pouvoirs (précision méticulosité tatillonne de ses inspections mais aussi propos comminatoires...quand la vie privée interfère… un trop plein d’amour -le père qui veut sauver sa fille qu’il sait innocente- justifie-t-il des exactions ??)

D’abord intrigué et subjugué par la maîtrise des collisions temporelles autant que par le jeu subtil de Tweslis, l’alternance entre panoramiques et plans serrés sur les protagonistes, le spectateur va assez vite saturer : en cause moins la complexification tant l'écheveau à démêler est confus  (encore que...par moments elle vire au procédé!) que les effets de redondance (ce lapin Benjamin, sa patte porte bonheur, effets spéculaires des téléphones portables, entre autres )

Malgré sa double dynamique (mélodrame familial et thriller d’investigation) ce film peine à convaincre

Colette Lallement-Duchoze

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